Vue de l'installation de Silvi Simon, "Filmatruc à verres n°1". © Silvi Simon
L'ososphère est LA sortie électro de la rentrée à Strasbourg et a eu lieu à La Laiterie le week-end dernier. En parallèle des soirées de concerts, il y a aussi une programmation artistique qui se déroule à l'Aubette 1928 : pour cette rentrée, carte blanche a été donnée au collectif Burstscratch. Et, alors qu'il faisait beau samedi, je suis allée m'enfermer un peu dans les différentes salles de l’Aubette qui, pour l'occasion, sont plongées dans l’obscurité et éclairées de très originales façons.
Vue de l'installation de Laurent Berger: "Un peu de solitude dans la salle des fêtes". © Laurent Berger
Dans la salle des fêtes, je me suis accordée un moment de solitude avec Laurent Berger. La pièce est plongée dans l'obscurité et seules les deux projections cinématographiques éclairent la pièce. Des photogrammes abîmés sont projetés en boucle. Cet éclairage mouvant s'accompagne des sons produits par la projection : la pellicule filmique tourne de façon incessante et nous plonge dans une vieille, pas si vieille que ça, salle de cinéma avec ce bruitage des bobines de films qui étaient communes avant l’arrivée du numérique. Entre la projection et les sons répétitifs, je me suis sentie inviter à m’immerger dans un univers doux, à la fois familier et nouveau en une incitation à l'observation et à la méditation : expérience fascinante…
Vue de l'installation de Silvi Simon, "Filmatruc à verres n°1". © Silvi Simon
Machin, bidule, chose, tous ces mots qu'on utilise parce qu'on n'a pas trouvé le terme qui convient ou peut-être parce qu'il n'existe pas. Silvi Simon utilise le terme filmatruc. Pour réaliser ses filmatrucs soit elle récupère des morceaux de pellicule de films qu'elle trouve dans des brocantes ou alors elle tourne des films en super 8. Dans le foyer bar, elle expose Filmatruc à verres n° 1. Les images sont projetées sur des éléments carrés en verre qui réfléchissent et éclatent la projection sur les 4 murs de la pièce et nous confronte à une expérience captivante : ne plus savoir où donner de la tête, où se tourner, où regarder, partout des images surgissent. Comment alors, suivre l’histoire si histoire il y a ? Difficile voire impossible peut-être : il faut juste se laisser emporter dans un univers où tout apparait et disparait de façon cyclique sur les murs colorés du foyer bar.
Vue de l'installation de Laurence Barbier, "Rémanence". © Laurence Barbier
Dans l’espace du ciné bal, il y a trois dispositifs de projection de l’artiste Laurence Barbier : Rémanence. L’artiste projette sur des supports phosphorescents tournants des images qui s’effacent ensuite progressivement. D’une certaine façon, elle met en scène le mythe de Sisyphe : l’éternel recommencement de ce que l’on fait. Ici, les images (poisson nageant, homme criant, etc.) sont projetées puis disparaissent progressivement avant d’être à nouveau projetées, d’imprimer encore une fois le support pour à nouveau disparaître en une image de plus en plus floue. C’est comme si, à force de répétition, Laurence Barbier essayait de lutter vainement contre la perte de mémoire. Mais, a priori, tout est amené à s'éteindre et à disparaître. L'envie d'écrire ici est peut-être similaire: vous faire découvrir mais lutter aussi contre l'oubli de tout ce que l'on est amené à voir et ce que l'on ressent.
L’Ososphère avait lieu le week-end dernier à La Laiterie et se poursuivra en décembre au Port du Rhin. D’ici là, l’exposition à l’Aubette se poursuit jusqu’au 5 octobre et sera visible du mercredi au vendredi de 14h à 18h, n'hésitez pas à aller y faire un tour et vous immerger dans l'univers de ces trois artistes !
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L'Aubette 1928, place Kleber, 67000 Strasbourg
Du mercredi au samedi de 14h à 18h : entrée libre. Exposition jusqu'au 5 octobre 2012.