Ce soir là, le temps était dans le ton, une pluie glaciale sur les esplanades désertes du 13ème arrondissement, il fallait braver le froid humide, s’ébrouer cinq minutes et se réchauffer avant d’ouvrir les yeux sur l’exposition. Bétonsalon, qu’on avait pu voir récemment dans le vestibule de la Maison Rouge, a trouvé des quartiers plus permanents et y déroule une programmation intense.
Et actuellement (jusqu’au 17 Mai), c’est un paysage de ruines qui y accueille le visiteur audacieux, des ruines romantiques, au pied desquelles on peut s’asseoir pour deviser ou s’allonger pour conter fleurette, des ruines chargées d’histoire, couronnées de statues branlantes et hébergeant d’improbables trésors, rubis rutilants oubliés négligemment là . C’est un caprice rococo, fait d’imagination et de nostalgie, architecture inventée et d’ailleurs toujours en construction. Sarah Tritz, l’auteure de ce Capriccio cherche comtesse, va continuer à retravailler son installation tout au long de l’exposition.
Et d’autres vont venir l’habiter, la faire vivre, performeurs, chanteurs et poètes, au fil des jours. C’est un contrepoint à Cellar Door, plus vivant et plus vrai.
Photos de l’auteur et ‘Ruines de Crozant’ de E.L. Dupain.