A croire qu'il faut s'appeler Michelangelo pour être doté d'un talent hors du commun.
Si on connaît bien le peintre de génie, le chef, lui, cache encore son talent au plus grand nombre.
Michelangelo, le chef, un sicilien arrivé en France il y a dix ans, a ouvert il y a déjà 5 ans son auberge, nichée dans une petite rue à l'abri des regards en plein Montmartre.
A tel point que je ne l'avais JAMAIS vu.
Heureusement qu'une copine montmartroise m'a parlé de ce bijou.
Un bijou je vous dis.
Au moment où l'on passe le pas de la porte, on a cette sensation d'entrer chez quelqu'un sans avoir sonné.
Et c'est ça l'idée, on dine CHEZ Michelangelo, presque dans l'intimité.
14 couverts répartis sur 2 tables de 2 et une grande table où l'on côtoie ses voisins avec une convivialité et une simplicité déconcertantes.
Une cuisine totalement ouverte sur la salle, ou devrais-je dire sur la salle à manger.
Pas de serveur.
Pas de commis.
Juste Michelangelo qui cuisine devant nous en chantant et qui nous sert ses plats concoctés avec passion et amour.
Pas de menu, pas de carte.
Un menú unique pour tous les clients, ou devrais-je dire dire pour les invités.
Un menú qu'on découvre au fur et à mesure qui change tous les jours en fonction de ce qu'il trouve au marché, comme à la maison.
De bons plats siciliens, hérités de sa famille, que Michelangelo a appris à cuisiner depuis qu'il a 8 ans.
De bons plats préparés minute, à se damner.
Non je n'exagère pas.
Pour commencer, nous avons eu droit à des antipasti venus d'un autre temps.
De la mozza, de la vraie.
Des aubergines cuisinées avec oignons, câpres et que sais-je encore.
Du potiron de fou fou.
Du riz au bleu en forme de boule.
Les meilleures antipasti de ma vie.
J'y pense encore.
Sérieusement.
Ensuite, on croit deviner en jetant un oeil à ce qui se passe en cuisine, qu'on va avoir droit à de la pasta des familles.
Ca commence à sentir très très bon.
Des pâtes aux courgettes et au fenouil sauvage.
Des pâtes de haute volée que seuls les italiens ont la chance de déguster chez leur grand mère, au pays.
Pour accompagner le tout, Michelangelo nous propose un vin sicilien bio excellant.
Une tuerie.
Et pour le dessert, Michelangelo nous a préparé un dessert typique de chez lui, Palerme.
Avec de la ricotta, des pépites de chocolat et de la pate d'amande.
Je ne vous cache pas que je n'aurais pas misé dessus.
Mais ça c'était sans compter les talents culinaires de Michelangelo.
Une tuerie. Bis.
Et à la fin, Michelangelo s'assoie avec nous et nos voisins pour boire un petit verre de grappa, nous raconter sa vie, nous parler de son pays.
Ah, ce Michelangelo est un personnage.
Un personnage à part, grâce à qui nous avons passé un moment hors du commun.
C'est pour ces moments que j'appelle "parenthèses enchantées" que l'on vit après tout.
MICHELANGELO
3 rue André Barsacq 75018 Paris
01 42 23 10 77
S.L.B