Parce qu'il faut bien se tenir au courant, j'ai écouté. Un par un, j'ai lancé les clips de One Direction sur YouTube. Franchement, j'ai trouvé ça tout nul. Mais je suis un garçon de 33 ans. Je suis pas dans la cible de ce boyband issu de l'émission X Factor avant tout destiné aux jeunes filles entre 9 et 16 ans. Rien de plus normal à ma réaction, donc. Commencez à vous inquiéter pour ma santé mentale lorsque je dirais que j'aime One Direction.
Ca ne m'empêche pourtant pas de comprendre l'engouement de la génération kikoulol pour ces jeunes gens à mèches et au look propret. Après tout, à 10 ans, en 1989, j'étais dans la cible des New Kids On The Block et je les adorais. Je les adore toujours à vrai dire. J'ai des bouffées d'émotions quand je regarde les clips de Tonight, The Right Stuff ou Please Don't Go Girl. Mon côté midinette. J'ai pas été hurlé mon amour à leur concert ou lors de leur apparitions médiatiques mais j'avais des posters dans ma chambre et je les ai écouté...beaucoup. C'était de mon âge et, encore aujourd'hui, je trouve assez mignon toutes ces jeunes filles qui hurlent leur affection pour leur boyband préféré. Je trouve ça mignon - tant qu'elles arrêtent de le faire passé un certain âge (après, ça devient flippant).
Puis, comme tout le monde, je suis passé à autre chose et j'ai manqué la deuxième vague de boybands, celle de la deuxième moitié des années 90, celle des Backstreet Boys. Les chemises ouvertes, les top fluos et les poses de minets vraiment affectés par ce qu'ils chantent, pour un mec de 20 ans, c'est un peu bizarre. Encore aujourd'hui, le caractère crypto-gay de certains clips de Take That et des Backstreet Boys a de quoi faire rire. Pas étonnant qu'on ait eu droit à des séries comme Will & Grace quelques années après...
Mais les chansons dans tout ça. La première chose qui frappe en écoutant One Direction, c'est leur uniformité. Elles se ressemblent toutes. Passent les paroles niaises sur l'Amour : la vie est une chanson d'amour niaise. Passent les arrangements ultra mainstream : c'est de la pop music et c'est pour ça que j'aime ça. Mais les chansons interchangeables entre elles, c'est la plus grande tare des boybands - toutes époques confondues. Parfois même entre groupes, il faut s'y retrouver. Je réécoutais - pour ce billet - les discographies de Boyzone, Westlife, Take That et compagnie et, après 10 chansons, j'avais l'impression d'avoir écouté tout le temps la même chanson.
Reste des exceptions. Des vraies putains de chansons pop. Ca m'a frappé en 2003. J'étais au Canada. Dans la voiture, il y a "I want It That Way" des Backstreet Boys qui est passé à la radio. Je savais évidemment ce que c'était et, malgré cela, j'ai adoré. Vraiment. Quelques jours plus tard, j'avais le best-of dans mon iPod. Débarrassé de ses parasites (les poses, les chemises ouvertes...), le boyband apparaissait sous un nouveau jour. Il apparaissait comme un groupe avec des putains de chansons pop !
Et tout au long des années 90, des bonnes chansons pop de boyband à chorégraphies improbables, il y en a eu quelques unes. Voici à mon avis les 10 meilleures (Je ne tiens pas compte des reprises). Eh ! La rubrique s'appelle "Plaisirs Coupables", n'est-ce pas...
1. Backstreet Boys - I Want It That Way (1999)
Sorti trois mois tout juste après "Baby One More Time" de Brit-Brit, cette chanson produite elle-aussi par Max Martin est un condensé de tout ce qui fait une bonne chansons pop : des paroles complètement niaises et donc forcément géniales et surtout une mélodie qui vous rentre tout droit dans le cortex cérébral pour ne jamais le quitter. Surtout, marque suprême de la pop song magique, elle ne vieillit pas et surtout ne lasse pas malgré les écoutes successives. Voir le clip.
2. New Kids On The Block - Tonight (1990)
Avec le temps, c'est pas forcément la chanson que l'histoire aura retenu des New Kids. Mais ça a toujours été ma préférée. A l'époque, j'ai dépensé 25 francs de mon argent de poche pour le 45T, alors que je ne l'avais pas fait pour la plus classique (mais non moins excellente) Step By Step quelques mois plus tôt. Un signe. J'adore le côté décalé de la chanson, les ruptures de rythmes et les paroles super mignonnes sur leurs fans : "Well, I guess, it's a brandnew day after all, every time we hear the curtain call, see the girls with the curls in the hair, the buttons and the pins and the loud fanfares. Tonight, Tonight." Voir le clip.
3. East 17 - House Of Love (1992)
J'adorais East 17, un groupe créé par l'ancien manager des Pet Shop Boys comme une alternative plus "mauvais garçon" des Take That. J'ai acheté le CD à l'époque. C'était un groupe à filles (l'envahissement du plateau très pépère de Jacques Martin par des fans déchaînées reste un moment mémorable de télé dominicale !) mais je les adorais et en particulier cette chanson, leur premier single, "House Of Love". J'ai sué beaucoup sur ce son "rave" directement hérité de KLF pendant les booms du collège. Voir le clip.
4. New Kids On The Block - Step By Step (1990)
Si le monde a retenu une seule chanson des New Kids, c'est celle-là. Aucun doute là-dessous. En 1990, l'été a commencé avec cette chanson. Il y a tout ce qui fait la grandeur d'une chanson pop : un refrain imparable, un rythme qui fait remuer les pieds et une chorégraphie qui laisse sur le côté de la route l'ensemble des groupes de K-pop. Et quel autre groupe que les New Kids pourrait chanter "Step by step, Ooh baby Gonna get to you girl, Step by step, Ooh baby" en T-shirt Public Enemy ? On a jamais fait mieux que les New Kids. Et ce n'est pas la nostalgie qui parle, c'est la pure objectivité ! Voir le clip.
5. N Sync - Bye Bye Bye (1999)
J'ai jamais vraiment été très extraverti sur cette chanson. Encore une fois, cette rubrique s'appelle "Plaisirs Coupables". Mais je l'ai adoré dès la première fois où je l'ai entendu à la radio. Peut-être la ressemblance assez frappante avec "Baby One More Time" sorti quelques mois auparavant ? Peut-être ma méconnaissance totale de ce groupe beaucoup plus populaire de l'autre côté de l'Atlantique qu'en Europe ? Peut-être (surtout) la mélodie carrément entêtante ? Reste, chose très rare avec les boybands de la fin des années 90, un clip plutôt bien foutu et très éloigné du kitsch des clips de l'ensemble de leurs concurrents de l'époque. Mais les chemises ouvertes n'ont jamais été le truc des N'Sync (Cf. Joey Fatone). Voir le clip.
6. Take That - Back For Good (1995)
Take That, parmi tous les boybands des années 90, a vraiment une place à part - notamment parce que c'est un de ses membres qui a écrit la quasi-intégralité des chansons du groupe. Dans un monde de producteur tout puissant, c'est assez rare pour être signalé. Cette chanson, probablement leur plus gros succès mondial, est l'exemple parfait de la schizophrénie du groupe : des paroles vraiment très belles ("Whatever I said, whatever I did I didn't mean it, I just want you back for good, Whenever I'm wrong just tell me the song and I'll sing it, You'll be right and understood") et une mélodie magique mais une esthétique supra-kitsch de chanteurs de charme qui croient vraiment à ce qu'ils chantent, le tout sous une pluie battante pour bien montrer qu'ils sont tristes (et qu'ils ont des abdos sous leur t-shirt mouillé). Voir le clip.
7. Backstreet Boys - As Long As You Love Me (1997)
Franchement, j'ai eu bien du mal à faire une sélection dans les chansons des Backstreet Boys. Ce groupe est un nid à mélodies. Dommage qu'ils aient tous des têtes de demeurés. Mais j'adore les paroles de cette chanson produite par Max Martin, le pape sonore de la teen pop de la fin des années 90 : "Although loneliness has always been a friend of mine, I'm leavin' my life in your hands, People say I'm crazy and that I am blind, Risking it all in a glance, And how you got me blind is still a mystery, I can't get you out of my head, Don't care what is written in your history, As long as you're here with me" Voir le clip.
8. Take That - Babe (1993)
Cette chanson est un peu à part dans la discographie de Take That, notamment parce qu'elle n'est pas chantée par Gary Barlow, le leader et compositeur du groupe, mais par Mark Owen, le beau gosse à l'éternelle allure de gamin. La voix frêle du chanteur fait, à mon avis, des miracles sur cette douce chanson d'amour assez poignante : "You held your voice well, there were tears I could tell, But where were you now? Was you gonna tell me in time? Just give me a town and I'll be straight down, Got so much to tell you about where I have been, As I walk down your road, can't wait to be near you, Can't keep the feeling in inside, As I stand at your door you answered in a sweet voice, You said hello then pause before I begin to speak" Voir le clip.
9. Westlife - If I Let Yo Go (1999)
Surtout connu en France pour leur reprise du "Uptown Girl" de Billy Joel, Westlife fait partie de ces boys-bands quasiment inconnus en dehors de leur Angleterre natale. Pourtant, ils ont quelques belles chansons pop à leur actif, notamment celle-là, leur deuxième single, "If I Let You Go" dont j'adore le refrain. Après, niveau charisme, les mecs, ils auraient des leçons à prendre de leurs aînés précédemment cités. Voir le clip.
10. Boyzone - No Matter What (1998)
J'ai jamais eu trop de méfiance vis à vis de Boyzone. Le boyband irlandais n'a jamais été adepte des chemises ouvertes et des chorégraphies et, par conséquent, m'a toujours paru moins effrayant que certains de leurs "concurrents". J'ai donc toujours vu le groupe comme les artisans préfabriqués de chansons pop un peu fades. En fait, le truc avec Boyzone, c'est que leurs meilleurs titres sont des reprises (Father And Son, Words...). Mais il y a "No Matter What", un de leur plus gros succès, écrit par le pape de la comédie musicale, Andrew Lloyd Webber (Cats, Evita, Le Fantôme de l'Opéra...). Voir le clip.