Monastère des Géronimos, Lisbonne, décembre 06
Les mains qui s’ouvrent pour retenir le ciel. Les premières gouttes de pluie étoilent la cour.
On se hâte.
Le thé noir et brûlant qui coule lentement dans la gorge. Je me tords les mains. Les heures passent sans qu’on les compte. Une drôle d’idée d’éternité vient avec l’absence.
Le regard se perd dans des pages au hasard. Parcourir Belle du Seigneur, se raccrocher à ce radeau d’encre et de papier. Il y a maintenant plus d’éclat dans le livre que dans la chambre.
L’amour commence toujours avant qu’on s’en aperçoive. Il nous dépasse quand on le vit et ne se termine jamais vraiment tout à fait à la fin.
L’amour m’a traversé.
Tout au bout des journées de pluie, souvent des flèches de soleil dardent les nuages. Certains voient dans ce tournoi de lumières un signe d’espoir. Mais c’est seulement un bal triste pour nous rappeler toute la douceur que le jour a sanglée - et qui s’effondre maintenant.
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