« Il a de ravissants yeux bleus, Dieu merci, rien qui rappelle cette traînée. »
Suite à un grave accident de voiture, la vie de Sean est bouleversée. Il décide de partir à la recherche de sa mère, fille-mère humiliée et détruite, au nom de Dieu, par son pays et ses proches.
Quel dommage ! Le sujet, l'écriture fine de l'auteur, tout était réuni pour faire d'Une seconde vie un roman important. Quel dommage ! L'histoire possède pourtant un tel potentiel. Le carcan de la religion, la complexité d'un pays dont le peuple reste prisonnier d'un Dieu dans lequel il ne croit plus, la dure vie de la terre, la perversion de la loyauté envers sa famille, la sexualité diabolisée, l'oppression de l'Église, la résistance à toute modernisation, la fuite massive vers des horizons espérés meilleurs, la douleur des femmes...
Dermot Bolger se perd dans ses personnages, entre le passé et le présent, il ne semble rien maîtriser et surtout pas le temps qui m'a semblé long... Peut-être a-t-il voulu trop bien faire ? Lui, qui a publié ce roman en 1993 pour le réécrire, en 2010, après la mort de sa femme.
Maladroit quand il aborde le surnaturel, parfois balbutiant, rempli de bonnes intentions, le livre a pourtant le mérite d'exister car il parle d'une Irlande méconnue dont l'impact sur les générations actuelles et futures restent largement sous-estimé.
Joëlle Losfeld, 256 pages, traduit de l'anglais par Marie-Hélène Dumas, 2012