Alors qu'un effort fiscal sera demandé aux ménages français en 2013, le nombre de fonctionnaires continuera d'augmenter. Le budget de « combat » de Jean-Marc Ayrault ne serait-il pas bidon ?
Un article du Cri du contribuable.
Incorrigibles : le premier budget d’un gouvernement socialiste depuis 1993, est placé sous le double signe de l’augmentation des impôts (+ 23%) et d’une hausse des effectifs dans la fonction publique. Pour la première fois en 9 ans , ces effectifs s’étoffent avec la création de plus de 6000 postes.
Si le gouvernement supprime 12.298 emplois, c’est pour en ouvrir 18.000 autres. Dont 17.000 dans l’Éducation nationale auxquels s’additionnent 2000 CDD/CDI à Pôle Emploi et d’autres rallonges. Quand on fait la balance, on arrive à la création de 6.188 postes nets d’ici à la fin 2013.
Au final, la masse salariale de l’État augmentera d’environ 200 millions l’année prochaine à 80,6 Md€, somme à laquelle il faut ajouter les pensions de retraite. Le niveau des prélèvements obligatoires atteindra 46,5% du PIB , un record absolu. Ces ponctions continueront à grimper jusqu’en 2015 a prévenu Jérôme Cahuzac, ministre du budget.
Dépenses d’investissements en baisse
Si l’État respecte son engagement de baisser ses dépenses de 10 milliards (dont – 2,8 md€ pour les ministères), ce n’est pas seulement en mettant la Défense (- 7.234 postes) en déroute ou en tronçonnant les effectifs de Bercy : c’est aussi parce qu’il réduit ses dépenses d’investissement.
Christine Taubira, ministre de la justice, n’a jamais fait mystère de sa répugnance à envoyer les petits délinquants en prison. Et elle le prouve en acceptant de sabrer dans les places de prisons supplémentaires construites en partenariat avec le privé. La précédente majorité prévoyait 80.000 places d’ici à 2017, la nouvelle se contentera de 63.000. Les victimes apprécieront. D’autres projets d’infrastructures dont la Maison de l’histoire de France voulue par Nicolas Sarkozy, seront abandonnés. Pour une fois, le ministère de la Culture est mis à contribution.
Un budget de « combat » bidon ?
L’effort fiscal demandé aux ménages français afin de tenir l’objectif de réduction du déficit budgétaire de – 3% affiché par François Hollande est-il bidon ?
Une chose est sûre : l’équilibre des comptes publics promis par le candidat-président pour 2017 n’est plus à l’ordre du jour. Le nouvel objectif est de – 0,3%, selon la loi de programmation des finances publiques présentée le 28 septembre dernier.
Quant aux – 3% promis en 2013, certains ténors du gouvernement, comme Jérôme Cahuzac, ministre du budget ou Bernard Cazeneuve, ministre des affaires européennes, font de plus en plus souvent référence au distinguo à opérer entre le déficit « structurel » de l’État et son déficit « conjoncturel ». Le déficit conjoncturel prend en compte une dégradation des comptes publics résultant d’une mauvaise conjoncture économique. Il pourra donc éventuellement constituer un rideau de fumée en cas de revirement élyséen, à l’été 2013. » Si c’est le cas, ce sera une catastrophe pédagogique car les Français auront l’impression d’avoir peiné pour rien« , commente Hervé Mariton, député de la Drôme et porte-parole de l’UMP pour le budget.
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