On sait depuis 1978 que la ville (qui n'est pas encore capitale) de Yougoslavie a remporté la candidature afin d'accueillir les 14ème jeux olympiques d'hiver devancant les villes de Sapporo au Japon et de Falun/Göteborg en Suède. La ville est en fête. C'est tout un quartier de Sarajevo qui est construit spécifiquement pour ses jeux. Ce sont 49 pays qui viennent compétitionner dans 39 épreuves. Le skieur Jurge Franko fait la fierté de tous les Yougoslaves en remportant la première médaille nationale, une médaille d'argent au slalom géant. Il sera porté en héros car cette médaille sera aussi la seule gagnée pour le pays.
Les athlètes de l'Allemagne de l'Est, de l'Union Soviétique et de la Finlande brillent particulièrement raflant la moitié des médailles émises. La belle Katarina Witt charme toute la planète. Mais c'est toute la ville qui est étincelante. Le monde entier rend visite et la ville s'est mise belle.
Le grand drap blanc de la neige du Nord en est un de fin satin. Les filles sont belles. Même les gens les plus pauvres se trouvent animés par un entrain qui ne leur était pas familier. Leurs sourires dévoilant quelques fois de mauvaises dents a comme source un bonheur profond. On les remarque enfin. Ils existent.
Le secteur de Dobrinja sera un quartier résidentiel après les jeux où il fait très bon vivre. L'effervescence est partout pendant les jeux.
Le peuple est fier. Le monde entier les regarde. Ils paradent. Il y a des paons en Yougoslavie.
Le communiste Josip Broz Tito était mort depuis quatre ans, mais ces Jeux, en quelque sorte, c'était le couronnement de son travail dans les Balkans. Ces jeux étaient les permiers jeux d'hiver tenus en territoire communiste.
Des artistes de partout dans le monde exposaient dans les rues très animées. Vuchko, la populaire mascotte des jeux, deviendra une idole. La ville avait ce caractère europpéen avec une dimension universelle et la magie de l'orient.
Même la lune était plus belle donnant au ciel un aspect romantique dans l'hiver Yougoslave.
C'était une semaine inoubliable.
Février 1994.
Sarajevo est assiégée.
Les Serbes nationalistes, menés par Slobodan Milošević, ont obtenu des changements structurels les favorisant. Il en résulte une montée en puissance des groupes politiques nationalistes parmi les autres peuples de la fédération.
Le siège militaire sera le plus meurtrier (et le plus long) depuis la bataille de Stalingrad. Les forces serbes bombardent continuellement les défenseurs de la ville. Des tireurs isolés hantent la ville à tel point que Pazite Snajper (attention! un sniper!) est devenu un avertissement courant. Quelques rues sont devenues si dangereuses qu'on les nomme Sniper Alley.
Viols, assassinats sans discrimination, massacres de masse aux obus de mortier, au pistolet ou à la mitraillette, désordre absolu, le conflit ne fait aucune subtilité. Pratiquement toute l'architecture de Sarajevo a subi des dommages ou est tout simplement complètement anéantie.
La neige est blanche et rouge.
Il n'y a maintenant que 700 000 habitants de Sarajevo, ville qui lutte toujours avec les conflits ethniques interne aujourd'hui.
Ce fût un siège inoubliable.
In The Land of Blood & Honey est un remarquable film de l'étonnante Angelina Jolie qui se déroule au coeur du conflit.
Elle n'y joue pas, elle l'a scénarisé et signe sa première réalisation de fiction.
Un effort fort admirable.