Roman - 180 pages
Editions Au Diable Vauvert - août 2012
Après Un léger passage à vide, Nicolas Rey poursuit l'écriture de billets, le récit de tranches de vie, de sa vie puisque son éditrice lui dit qu'il n'est bon qu'à ça. Il se remet d'une période difficile, poursuit son abstinence, soutient son agent qui est sur la mauvaise pente, tombe amoureux de Maud, une jeune femme franche, libre. Il s'occupe à nouveau de son fils Hippolyte aussi, lui donne ses conseils tout paternels.Lire Nicolas Rey, c'est l'écouter parler avec ses formules parfois délicatement ironiques, tendrement désobligeantes, avec le recul malicieux et grinçant qu'il a sur sa propre expérience. C'est personnel, ça peut parfois toucher à des sentiments universels, et cela évoque avec légèreté des choses un peu plus graves.
Extrait :"Une dernière chose, sur la claque, petit môme. Ne jamais en donner, toujours en recevoir. C'est une question de style, presque de savoir-vivre. La plus raffinée des claques, c'est d'en prendre une qui va te rendre fier. Celle donnée par un mari jaloux, par exemple. En revanche, il n'y a rien pour rivaliser avec la claque de ta mère.Tellement d'inquiétude, de volonté de bien faire. Il y a tellement de belles choses, en fait, dans cette claque, qu'elle te manque beaucoup, aujourd'hui, mon enfant."
Le style littéraire de Nicolas Rey ne me rebute pas, au contraire, j'aime en général le lire comme l'écouter sur France Inter. En général. Les courts chapitres de L'amour est déclaré se lisent pour la plupart avec plaisir, avec des lignes à savourer et des tournures bien trouvées. Mais il existe aussi des chapitres sans grand intérêt, et c'est bien dommage.
Extrait :""Mes amis, je vous présente le Rey. Ce qu'il y a de formidable chez le Rey, c'est qu'on s'attache. Physiquement, on ne peut pas dire que ce soit totalement ça mais on s'attache. Artistiquement, son oeuvre n'est pas fondamentale à la survie de l'espèce mais on s'attache.""De cette lecture rapide, je ne pense pas retenir grand chose sauf le souvenir du plaisir éprouvé à la lire s'adresser à son fils en lui expliquant l'avenir qui lui est réservé si tant est qu'il doive suivre les traces de son père, se heurtant aux déceptions similaires, aux frustrations semblables, aux accrocs de la vie qui laissent des traces. Parfois pour longtemps._______________[Merci à Babélio !]
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