The Proposition

Par Gicquel

Dans l’arrière-pays australien, à la fin du XIXe siècle. Le Capitaine Stanley s’est juré de "civiliser" le pays sauvage australien et de mettre fin.au gang des frères Burns, responsables de l’assassinat de toute une famille. Il propose alors un marché à l’un des frères….

"The Proposition" de John Hillcoat

Avec : Guy Pearce, Ray Winstone

Sortie le 12 septemb 2012

Distribué par Sony Pictures Entertainment

Durée : 100 minutes

Nombre de : 1

Film classé : Tous publics

Le film :

Les bonus :

On dit western spaghetti et vous souriez, en coin, mais quand même, un rien moqueur. Alors méfiez-vous de l’Australien qui, cette fois n’a rien d’une galéjade. Il nous vient de cette étrange planète, où pas une âme ne s’égare, quand le vent souffle en rasade , et que le soleil vous tanne la peau, à vous brûler de l’intérieur.
C’est l’outback, le désert, la fin du monde. Là où se sont pourtant perdus les frères Burns, des Irlandais, emportés par la vague colonialiste de la fin du XIX è. L’empire britannique y a aussi dépêché ses soldats, qui sous la coupe du capitaine Stanley rendent la justice, mais pas les armes. Surtout quand il s’agit d’éliminer la famille Burns ou de broyer l’aborigène. Avant de pactiser avec le diable. Comme le propose Stanley à Charlie, l’un des frangins Burns : retrouver le frère aîné pour sauver sa peau et celle du jeune Mike, emprisonné dans l’attente de son retour.

Charlie se met donc en chemin et John Hillcoat, lui emboîte le pas, tranquillement, avec l’assurance de l’outlaw repenti. Sa quête est une ballade élégiaque, nostalgique, pianotée par les mots et les notes d’un autre hors la loi surprenant : Nick Cave  scénariste et compositeur, (les deux à la fois, c’est plutôt rare) mais excellent.
L’auteur de « Murder ballads » imprime sa poésie de légende, où le mythe d’un western reformé enrichit la belle histoire de ce genre cinématographique. Rien de néo, ou de contemporain, mais une autre page d’écriture malheureusement entachée par quelques coupes franches sur le portrait des protagonistes.
L’œil est forcément noir et le regard méchant. Le trait anguleux, pas rasé. Chez Hillcoat, la caricature prend le dessus et il lui faut alors un autre talent pour amadouer sa caméra. Lui faire prendre le large dans ces paysages sublimes, autant décor que personnage, qui de la violence à l’accalmie, donnent le juste ton.

John Hurt, chasseur de tête aux prises avec l’un des frères Burns , Guy Pearce

Un jardin à l’anglaise au milieu du désert. Cette image est  terrible et  dit aussi toute la complexité des enjeux du colonialisme de l’époque .Lréalisateur ne cesse de le tutoyer dans ce réquisitoire d’un  far-west improbable.
La violence y est passagère, subite, mais profondément ancrée dans l’histoire de ce pays de sauvages. Des hommes blancs qui n’aimaient pas les noirs.

  • Le making of (28 mn)

Quasiment toute l’équipe du film fait un petit coucou à la caméra, dont les comédiens bien évidemment qui présentent leur personnage à tour de rôle
Réellement tourné dans l’outback australien, ils disent avoir souffert de la chaleur, et plus généralement des conditions de météo, très capricieuse.
Ils disent tout le bien qu’ils pensent de leur réalisateur et cette fois ça semble sincère, contrairement aux interviews professionnelles, habituellement convenues. On découvre aussi comment avant chaque tournage, il fallait vérifier les lieux, strictement contrôlés par les autorités qui parfois réduisaient le périmètre autorisé. Le respect de la terre des aborigènes est là-bas une affaire très sérieuse.

En bref

Le film

L’image, le son, l’histoire sur un scénario béton très original que l’on doit à Nick Cave, tout ici participe à la réussite d’un film que John Hillcoat aurait pu hisser au rang d’un chef-d’œuvre s’il ne s’était pas trop attardé sur des portraits hyper-codés. On frise parfois la caricature, mais j’insiste, au regard d’un ensemble parfaitement maîtrisé, c’est un formidable western, très surprenant.

Les bonus

Un making of où l'on ne voit pas vraiment grand chose, mais par contre tout le monde y va de son petit commentaire