Dans le cadre de sa vocation d’ouverture sur la culture africaine contemporaine signée Onomo Visual Art, l’hötel Onomo Libreville accueille, du 1er octobre 2012 au 1er mars 2013, l’exposition ”SIGNARES” du photographe Fabrice Monteiro. Cette exposition, située au niveau mezzanine de l’hôtel, est ouverte à tous, clients comme visiteurs.
De la petite côte du Sénégal vers les îles de Gorée et Saint-Louis les Signares inventèrent le « mariage à la façon du pays » à partir du XVIIe siècle. Ce mariage à caractère politique et économique, était réservé aux rares unions avec des occidentaux. Il était reconnu comme valable par le roi de France et l’église catholique et ne durait que le temps de la présence des Européens dans la colonie. Il s’agissait d’unions libres entre femmes lébous ou wolofs parfois faisant partie de l’aristocratie avec des cadres bourgeois ou aristocrates français, anglais ou portugais. Ces mariages étaient donc élitistes et avaient pour objet de construire en France et en Angleterre de puissants réseaux d’affaires familiales.
Le nom de « signare » (du portugais « senhora ») était un véritable titre attribué aux femmes de ces unions coutumières ainsi qu’à leurs filles métisses. Elles constituèrent la haute société de Saint-Louis et de Gorée jusqu’au milieu du XIXe siècle. Celles-ci étaient réputées pour leur beauté envoûtante et leurs richesses, qu’elles firent fructifier habilement.
« Signare je chanterai ta grâce, ta beauté. Des maîtres de Dyong, j’ai appris l’art de tisser tes paroles plaisantes. Paroles de pourpre à te parer, princesse noire d’Elissa. »
Chantées par Léopold Sédar Senghor, ces femmes métissées de Gorée, Saint Louis et de la Petite-Côte ont marqué de leur empreinte, l’histoire coloniale.
La série SIGNARES rend hommage à la beauté légendaire de ces femmes, réputées hautaines et inaccessibles.
Suite à une rencontre fortuite avec la styliste Mame Fagueye Ba, Fabrice Monteiro découvre les costumes des signares qu’elle avait réalisé pour les besoins du film « Les caprices d’un fleuve » de Bernard Giraudeau. Interpellé par le rôle important que ces femmes ont joué dans l’histoire du Sénégal, l’artiste a souhaité le retranscrire en le restituant dans son contexte historique, entre Gorée et Saint Louis.
L’art de Fabrice Monteiro consiste à restituer cette partie de la réalité africaine en respectant son souci d’esthétisme perfectionniste.
Fabrice Monteiro, métis belgo-béninois est profondément et génétiquement « transculturel ». A la frontière entre photoreportage et photo de mode, Fabrice Monteiro feinte et esquive, brillamment, toute stigmatisation pour laisser exprimer la pleine sensibilité d’une identité non conflictuelle.
Seize oeuvres sont réparties au niveau de la mezzanine de l’hôtel. Ces photographies ont toutes été prises en 2011 à Saint-Louis et sur l’île de Gorée au Sénégal. Les tirages sont réalisés aux encres pigmentaires et présentés en contrecollé au format 120×80.
« Onomo Visual Art » est le label culturel du groupe Onomo International. Il promeut l’art lié à l’image, la photo et la vidéo d’artistes contemporains africains. Ainsi chaque hôtel Onomo expose deux fois par an des artistes photographes.Posts semblables: