Voici le contexte : cette campagne est composée de 2 spots.
Dans le premier, on voit une mère faire des courses accompagnée de sa fille. Tout comme sa mère, cette petite fille remplit son caddie de quantité de nourriture trop grasse et/ou trop sucrée. Sa mère se retourne et se rend compte de l'impact que son comportement a sur son enfant. Un slogan apparaît alors : "Aujourd'hui est le jour où nous devons donner le bon exemple à nos enfants".
Dans le second spot, on découvre deux ados dans un fast-food. Ces derniers se lancent dans une joute verbale afin de déterminer lequel de leurs pères mangent le plus. Soudain, le père d'un des deux enfants arrive avec un plateau archi-plein et entend son fis dire "quand je serai grand, je mangerai deux fois plus!"
Je ne sais pas vous, mais lorsque j'ai vu l'article j'ai chercher d'où pouvait provenir la polémique ?
Il semblerait que plusieurs facteurs soit à prendre en compte :
La liberté avant tout : les américains semblent de farouches défenseurs de leur liberté et du droit qu'ils ont à disposer d'eux-même. Ces spots leur paraissent donc intrusifs, ils ont le droit de consommer comme il l'entendent.
Une campagne qui culpabilise : les causes de l'obésité sont multiples et mettre en avant une potentielle irresponsabilité des parents, c'est nier les autres causes (génétiques, les aliments les moins chers sont souvent les moins sains, stress, psychologiques, ...).
Le Dr Marc Manley, vice-président de Blue Cross et directeur éxécutif de la branche de prévention de l'organisme, l'aspect culpabilisant était une nécessité : "Ce qui m'a convaincu, c'est une étude qui a démontré que la génération actuelle d'enfants [dans le Minnesota] aura une espérance de vie plus courte que celle de leurs parents. C'est la première fois qu'on prévoit un tel phénomène aux Etats-Unis, et l'obésité en est la principale cause", explique-t-il à The Atlantic
Mais qu’en pensent les gens ciblés par cette campagne ? Lindy West explique pour Jezebelcombien elle a détesté ces deux spots qui lui « ont donné envie de mourir ». Elle compare également son passé de petite fille ronde mais heureuse à celui des enfants obèses actuels :« Je ne peux même pas imaginer être la même enfant en 2012 – devoir faire face à la tristesse et à la honte et les tuniques (TELLEMENT DE TUNIQUES), en plus de la douleur de savoir que le gouvernement pense officiellement que tu es une épidémie. Tu es un « problème » qui doit être « résolu ». »
Une campagne qui stigmatise : encore une fois la personne obèse ou en surpoids est stigmatisée, elle mange trop, achète mal, donne le mauvais exemple.Une véritable « généralisation » pour Lindy West, qui n’en peut plus d’avoir à se justifier d’être en surpoids avec une alimentation équilibrée.
« Je sais que personne ne va me croire. Qu’importe. Mais comme, apparemment, ce n’est pas quelque chose d’évident même pour les professionnels de la santé qui produisent des spots de campagne en série, je ne mange pas de putain de barres de chocolat ni de seau de crème glacée. »Le surpoids et l’obésité sont des points importants aux États-Unis : le souci, c’est que certaines des personnes ciblées par cette campagne ont eu l’impression qu’on leur fait de plus en plus comprendre que le problème, c’est eux. Avec la prise de conscience du gouvernement et la campagne Let’s Move lancée par Michelle Obama, ce genre d’initiatives risque d’être de plus en plus fréquent. Mais un juste milieu doit être trouvé entre la volonté de faire opérer une prise de conscience sans pour autant blesser et faire culpabiliser les personnes concernées.