Cette étude de l'Université de Michigan rappelle à ceux qui fument et boivent de façon excessive qu'ils risquent de développer un cancer du pancréas à un âge bien plus précoce, soit 10 années avant, en moyenne, que ceux qui s'abstiennent. Ces conclusions, publiées dans l'American Journal of Gastroenterology, encouragent ainsi à un dépistage plus précoce de ce cancer chez les patients fumeurs et buveurs.
L'étude a porté sur 811 patients atteints de cancer du pancréas de l'international database Pancreatic Cancer Collaborative Registry. Les gros fumeurs ont été définis comme ceux qui consomment plus d'un paquet par jour, et l'abus d'alcool pour une consommation de plus de 39 grammes par jour, soit environ trois boissons alcoolisées par jour en moyenne.
· L'âge moyen au diagnostic est de 66,3 ans pour le cancer du pancréas (IC : 95% de 64.5 à 68.0).
· Les hommes diagnostiqués sont plus susceptibles que les femmes
- d'être fumeurs (77% vs 69%)
- d'être consommateurs d'alcool (19% vs 6%),
- d'être consommateurs de bière (34% vs 19%),
· Ces facteurs apparaissent comme significatifs dans le développement du cancer du pancréas : le sexe, la consommation d'alcool et de tabac (dont la quantité, le type, la fréquence), les antécédents familiaux de ce cancer, et l'indice de masse corporelle (IMC).
· Le risque de cancer du pancréas est dose-dépendant de la consommation d'alcool et de tabac
· Le type d'alcool et la quantité consommée sont indépendamment associés à un risque accru d'apparition précoce du cancer avec un risque plus élevé chez les gros buveurs (HR : 1,62, IC : 95% de 1,04 à 2,54).
· Le tabagisme est associé à un risque accru d'apparition précoce du cancer (HR : 2,69 IC : 95%, de 1,97 à 3.68).
· Les effets délétères de l'alcool et du tabac semblent s'effacer après 10 ans d'abstinence.
Les buveurs de bière présentent un cancer du pancréas plus tôt que ceux qui consomment d'autres types d'alcool, comme le vin ou l'alcool (après ajustement pour la quantité d'alcool consommée).
C'est en fait un appel au dépistage du cancer du pancréas à un âge plus précoce chez certains patients. « Il est essentiel d'optimiser le calendrier des dépistages en fonction des caractéristiques personnelles des patients » explique le Dr Michelle Anderson, auteur principal de l'étude et gastro-entérologue à l'Université de Michigan. La difficulté de détecter le cancer du pancréas contribue aux faibles taux de survie, rappelle-t-elle. En diagnostiquant à temps, on évite ainsi la propagation à d'autres organes. Or, actuellement, il n'existe aucun test disponible pour détecter ce cancer en l'absence de symptômes.
Source: American Journal of Gastroenterology 2012 Aug 28. doi: 10.1038/ajg.2012.288 Alcohol and Tobacco Lower the Age of Presentation in Sporadic Pancreatic Cancer in a Dose-Dependent Manner: A Multicenter Study (Visuel © arkna - Fotolia.com)
Accéder aux dernières actualités sur le Cancer du pancréas