Il y a quelques jours, j'étais invitée en tant que blogueuse à découvrir les Galeries Gourmandes, un vaste espace, mélange de supermarché et d'épicerie fine, situé au sein du Palais des Congrès de la Porte Maillot. En fait, alors que pour beaucoup, c'était une découverte, moi, je les connaissais déjà un peu, ces Galeries Gourmandes, pour y être venue flâner lors de colloques aux étages supérieurs ou même exprès pour y chercher quelque rareté gourmande.
Il y a quelques jours également, une blogueuse, Mathilde Dewilde a sorti un livre intitulé "Foodista, traité pratique d'une gourmande accomplie" Ou elle narre de façon enjouée la vie d'une foodista qu'elle est jusqu'à la pointe des talons.
La coïncidence de ces deux événements m'a amenée à me poser la question (essentielle n'est-ce pas ?!) : suis-je une foodista ?
Certes, je suis une passionnée d'alimentation (je n'ai pas choisi ce métier par hasard...). Et je le suis depuis longtemps. Je me souviens d'avoir toujours aimé manger. Et je remercie mes parents d'avoir toujours consommé de bons produits. Puis j'ai aimé de plus en plus aller au restaurant, en famille ou avec des amis. Peu à peu, les années passant, j'ai pris conscience que j'étais souvent à l'affût de nouvelles adresses gourmandes, épiceries, chocolatiers, pâtissiers, ... ou restaurants. Je suis d'ailleurs devenue un conseillère fréquente pour mes proches en quête d'une bonne table.
Quand le guide du Fooding est né, je me suis réjouie car c'était tellement plus sympa et moderne que le guide Michelin dans la boite à gants des parents. Depuis qu'internet est là, je lis régulièrement des blogs de critiques culinaires ou de cuisine. Je lis aussi des magazines de cuisine, ma bibliothèque de livres de recettes et autres thématiques gustativo-alimentaires s'enrichit sans cesse, et j'ai pris peu à peu de plus en plus goût à cuisiner et à varier mon alimentation avec curiosité.
Je suis ravie quand je suis dans un quartier inhabituel et que cela me donne l'occasion de découvrir un nouveau lieu. Je suis aussi capable de faire un large détour pour tel gâteau ou produit rare et même de partir dans une autre ville pour un restaurant (par exemple Miyabi à Sens ou SaQuaNa à Honfleur...). Quand je pars dans une autre ville ou un autre pays, c'est rarement sans quelques bonnes adresses. Et on passe un temps non négligeable dans le sous-sol entièrement alimentaire des "depatos" (grands magasins) japonais.
Je prends depuis quelques années des photos de ce que je mange, cela en fait depuis que j'ai décidé de réaliser pendant un an une série de "plaisirs gourmands quotidiens".
Et c'était quand j'avais pris conscience il y a quelques années de la place de l'alimentation dans ma vie que j'avais décidé d'avoir un travail en lien avec cette passion. Et je suis ravie de toutes les rencontres gourmandes que cela me permet.
Alos miss Mathilde, peut-être que je réponds un peu à votre définition de la foodista.
En même temps, je n'en suis pas si sûre :
- il est hors de question pour moi de payer un prix totalement délirant pour un repas ;
- je n'ai aucune intention de partir au fin fonds de la Scandinavie pour un restaurant censé être le meilleur du monde ;
- je n'aime d'ailleurs pas passer tout mon temps au restaurant, on mange tellement bien à la maison aussi ;
- ok je vais de temps en temps chez Gontran Cherrier mais c'est surtout parce qu'il est tout près de chez moi...
- je suis de plus en plus agacée par le buzz permanent qu'on trouve sur internet pour vanter de nouvelles adresses à la peinture à peine sèche fort vite remplacées par d'autres (mais j'avoue, j'y cède parfois quand cela tombe pile dans mes goûts...).
Sinon, j'ai bien aimé que Mathilde la foodista ne parle pas régime pour compenser sa gourmandise mais plutôt l'écoute de son corps qui dit naturellement s'il a envie de salade après des excès de pâtisserie.
Alors, si on peut considérer comme un comportement assez proche d'une foodista le fait d'aller exprès aux Galeries Gourmandes chercher du Broyé du Poitou (je l'ai fait !), je doute que cette catégorie de population un peu maniaque soit suffisante à assurer la pérennité commerciale du lieu...
Et sinon, qui peut s'y intéresser ?
- D'abord les congressistes, gourmands, provinciaux ou étrangers, qui, pour peu qu'ils aient connaissance de cette caverne d'Ali Baba alimentaire à quelque mètres sous leurs pieds, peuvent descendre jusqu'à elle faire quelques emplettes qui alourdiront leur valise et réjouiront leurs proches. Et je suggèrerai aux Galeries Gourmandes de leur concocter quelques petites fiches conseils multilingues mettant en avant des mini-parcours thématiques pour trouver facilement des produits originaux, pas forcément ceux des pseudo "grandes marques"... (cf des chocolats désastreux goûtés dans le gentil panier-cadeau offert ce soir-là).
- Les retardataires (c'est ouvert jusqu'à 21h00) ou les personnes peu organisées qui, par exemple travaillant à proximité (La Défense notamment), peuvent venir y faire les courses du dîner ou trouver matière à un cadeau de dernière minute s'ils sont invités. Ainsi, d'après Rose, avec qui j'ai plaisamment flâné ce soir-là, le rayon des breuvages alcoolisés semble plutôt bien pourvu (je ne dis surtout pas qu'elle est experte en la matière !). Celui des eaux minérales aussi d'ailleurs...
- Les habitants du voisinage (quartier plutôt bourgeois...), qui trouveront sans doute normal des prix quand même assez élevés.
- Les gastronomes des quartiers Nord et Ouest de Paris qui mettront volontiers le pied dans ce bâtiment pas vraiment chaleureux s'ils y trouvent, plus près de chez eux, le même éventail de produits qu'à la Grande Epicerie du Bon Marché ou au Lafayette Gourmet et même quelques raretés supplémentaires.
NB : la soirée aux Galeries Gourmandes a permis de découvrir quelques plaisants produits :
- des jus de fruits haut de gamme tout à fait savoureux Granny's secret ;
- des bagels "Authentic Bagel" à la composition 100% naturelle, plaisants à goûter en petite bouchée tartinée sur place mais je trouve poru ma part cela un peu bourratif quand il s'agit d'un bagel entier.
- une astucieuse base de mojito (ou autres cocktails), CocktailMe : on a tout dedans et il suffit de rajouter l'alcool.
Et vous, vous vous sentez l'âme d'une foodista ? Ou d'un(e) explorateur(trice) des Galeries Gourmandes ?
PS : merci Davy pour l'invitation à cette jolie soirée