La Part des Anges // De Ken Loach. Avec Paul Brannigan, John Henshaw et Gary Maitland.
Connu pour être un cinéaste engagé, Ken Loach ne déroge encore une fois pas à la règle. Prix du jury du dernier Festival de Cannes, La Part des Anges est une bonne petite surprise. Sans être
forcément meilleur que Le Vent se Lève ou encore que It's a Free World, La Part des Anges tente une approche assez intéressante de la vie à Glasgow. Encore une fois, Loach utilise à merveille son
contexte et ses décors. Ce qu'il raconte a un fond, qui est beaucoup moins drôle que l'enrobage du film ne le laisse paraitre. Il critique cette société où il n'est pas possible d'être
réhabiliter. Ce que j'aime beaucoup dans le cinéma social de Ken Loach c'est qu'il a une approche bien différente. A mis chemin entre le docu-réalité et la fiction. C'est efficace et assez bien
foutu, mais c'est aussi jovial et passionnant la plupart du temps. Loach s'amuse donc ici à parler de la jeunesse anglaise, vivant dans une impasse de laquelle il n'est pas possible de
sortir.
A Glasgow, Robbie, tout jeune père de famille, est constamment rattrapé par son passé de délinquant. Il croise la route de Rhino, Albert et la jeune Mo lorsque, comme eux, il échappe de
justesse à la prison mais écope d’une peine de travaux d’intérêts généraux. Henri, l’éducateur qu’on leur a assigné, devient alors leur nouveau mentor en les initiant secrètement… à l’art du
whisky ! De distilleries en séances de dégustation huppées, Robbie se découvre un réel talent de dégustateur, bientôt capable d’identifier les cuvées les plus exceptionnelles, les plus chères.
Avec ses trois compères, Robbie va-t-il se contenter de transformer ce don en arnaque - une étape de plus dans sa vie de petits délits et de violence ? Ou en avenir nouveau, plein de promesses ?
Seuls les anges le savent…
Le scénario est globalement réussi. Force est de constaté qu'il y a un équilibre des choses. D'un côté nous avons le drame social engagé qui tient tellement à coeur Ken Loach. Cela donne pas mal
de bonnes petites scènes ici et là. C'est agréable et ne manque pas du tout de piment. Mais c'est aussi une petite comédie, avec des dialogues savoureux et inspirés, tout en conservant cette idée
de la réalité dans laquelle nous somme. Le scénario s'articule donc en deux parties distinctes. Le tout est évidemment interprété par des acteurs et actrices de choix. Ce que j'aime bien chez
Loach c'est qu'il prend des gens normaux, comme vous et moi, pour incarner des personnages véhiculant derrière des messages engagés. C'est beaucoup plus crédible et en plus, cela donne envie de
se battre à leurs côtés.
Malgré de bonnes choses, La Part des Anges n'est pas un film parfait. La structure n'est pas toujours assez bien définie et abime le récit. Ce côté décousu n'est pas toujours une réussite malgré
quelques bons gags là pour lier l'histoire et ne pas ennuyer le spectateur. C'est justement ce que je reproche au film, le fait qu'il se disperse peut être un peu trop quand dans It's a Free
World (surement mon film préféré du réalisateur britannique) il avait réussi à offre quelque chose de nouveau. La Part des Anges reste cependant beaucoup plus réussi que son faux documentaire sur
Eric Cantona (Looking for Erica) ou encore que son précédent film (Route Irish) qui reste pour moi l'un de ses films les plus faibles. La Part des Anges offre donc une réflexion intéressante avec
un ton léger et des acteurs non professionnel ce qui laisse le spectateur plus croyant.
Note : 6.5/10. En bref, La Part des Anges est une bonne surprise certes, mais pas le meilleur Loach que le cinéma ait vu.