Eh bien, la bonne nouvelle est que Matthieu Simard sait doser son humour qui ne m’est pas apparu gratuit. J’ai gobé avec contentement ce personnage en peine d’amour dont l’esprit retournait la réalisé pour l’exposer sous l’angle absurde. C’est finalement la peine d’amour la plus amusante jamais lue de ma vie.
Je ne sais pas si vous écoutez Tu m’aimes-tu à Radio-Canada ? C’est à peu près sur le même ton dramatico-comique et l’histoire est assez semblable. Après la période d’inertie propre aux peines d’amour, un homme entreprend un processus de guérison et ses pensées et actions peuvent apparaitre saugrenus aux yeux de l’entourage ... parce qu'elles le sont !
Le personnage en peine d'amour est un écrivain qui croit que sa blonde l'a abandonné parce qu'il vivait mal avec sa vocation. Qu'à cela ne tienne, il abandonnera cette vie d'écrivain pour reconquérir sa blonde. Matthieu Simard s’est donc ménagé un espace dans son roman pour débouler des anecdotes cocasses de Salon du livre dans le cas d'un auteur peu connu. L'humour grinçant invite aux rires jaunes ou sonores, j’ai quand même moins souri à cette partie. Peut-être parce que sous le soleil littéraire, chaque écrivain en vient un jour à puiser dans ses anecdotes de Salon du livre pour se défouler, je finis par trouver cela moins amusant à la longue.
Je continue à aimer les surprises quand je lis, et pour La tendresse attendra, j’en ai eu une et même deux, si on compte celle que j’ai vue venir dans le brouillard. La dernière surprise est bonne et elle tient la route.
Arriver à ne pas rire (à moins que vous viviez une dépression amoureuse, encore que ...) est assez difficile si vous vous ouvrez à votre lecture. Il y a des traits d’esprit bien tournés, je dirai surtout dans le premier tiers du roman. La suite continue d’être distrayante, sans prétention, conservant un style naturel qui, je suppose, a son exigence... mine de rien !
La tendresse attendra, Matthieu Simard, Éditions Stanké, septembre 2011, 208 p.