Nicolas Debon – Le Tour des géants

Par Yvantilleuil

L’ambiance du Tour de 1910 !

“Le tour des Géants” livre un nouveau one-shot consacré au Tour de France, mais pas n’importe lequel, celui de 1910. 15 étapes herculéennes, 110 coureurs au départ et seulement 41 à l’arrivée et le mystique col du Tourmalet qui figure pour la première fois au programme. Et quel programme !

C’est sous la forme d’un reportage journalistique illustré que Nicolas Debon relate cette course mythique. Au fil des 15 chapitres, un par étape, l’auteur livre ses commentaires sportifs riches en anecdotes. Si ce tour de 1910 est caractérisé par un duel héroïque et passionnant entre Faber et Lapize, l’auteur ne parvient malheureusement pas vraiment à faire ressortir le suspens de cette édition du Tour de France. Une certaine redondance s’installe au fil des étapes et plombe un peu le récit. Par contre, au niveau des anecdotes et de l’immersion au sein de cette époque totalement révolue, cet album s’avère très intéressant.

Le lecteur est totalement plongé dans l’ambiance de ce Tour 1910. L’épreuve s’avère dantesque avec des étapes harassantes sur des vélos de plus de 13 kilos sans dérailleurs. Outre des routes quasi impraticables, souvent rendues mortelles par des conditions météorologiques effroyables, le lecteur découvre les produits et aliments que les coureurs prenaient pour survivre jusqu’à la fin de l’épreuve, les magouilles et trucs qu’ils utilisaient pour éliminer les concurrents, les moyens techniques quasi inexistants, des organisateurs qualifiés d’assassins et des étapes de plus de 400km qui démarrent en pleine nuit. Inimaginable !

Côté graphique, si la couverture est extrêmement séduisante, les dessins de cet auteur issu de l’illustration ne m’ont pas trop convaincu. Un peu à l’image des premières diffusions télévisées de courses cyclistes en noir et blanc, on a du mal à reconnaître ces coureurs qui se ressemblent tous. Si au niveau de l’ambiance, le graphisme fait son boulot, l’espèce de brouillard qui plane sur ces cases aux tons sombres ne rend pas la lecture agréable au niveau visuel. Dommage !