Toogenblik ouvre la saison 2012/2013 avec une vieille connaissance, Terry Lee Hale se souvient être passé à Haren il y a 6 ans.
A 21h, le club compte une trentaine de clients et dix minutes plus tard, Luc nous sert son discours haché nous rappelant que dernier album enregistré par le Texan, désormais Parisien , ' Proof of a promise' contient dix plages instrumentales et qu'il se vend à l'entrée, Els s'occupant du merchandising.
Le tall singer-songwriter prend place, dispose une playlist à ses pieds et un feuillet de lyrics sur le pupitre à sa droite,
en effet Terry Lee compte nous utiliser comme cobayes et interpréter plusieurs nouvelles chansons, prévues pour une prochaine plaque, vous entendrez les hits ( sic) lors du second set.Derrière lui, une acoustique, une twelve- strings, mais c'est l'antique resonator qu'il choisit.
'The sad ballad of Molly Grave' (?) , a sad tune décrivant un coin sinistre dans un état du sud des States pour commencer, l'harmonica complétant la note grave et mélancolique, quelques lignes à la slide finissent par nous baigner dans un climat austère et poussiéreux.
Sans nous la jouer démonstration gratuite, tu sens ( mais tu le savais déjà pour avoir vu Terry Lee à 3 occasions) que le mec maîtrise son instrument à la perfection.
Seconde nouveauté, le vif, acéré et lucide ' All she wrote'.
Tuning time, je vous conseille de boire, if you drink more I' ll sound better.
Bien, gars, mais toi tu travailles au Spa Reine, constate un buveur de Trappiste.
Right, j'ai arrêté la picole sur scène et l'herbe aussi, depuis la fameuse soirée où devant assurer l'avant-programme des Cowboy Junkies j'ai sérieusement foiré en ayant fumé un pétard plus gros que les cigares de Fidel.
Voici un titre de circonstance, le philosophique 'Long Drow' au background musical hispanisant.
Pas étonnant que Terry Lee ait plusieurs fois été invité par les Walkabouts pour ouvrir lors de tournées, son univers est
proche de celui de Chris Eckman.A song about fishing me ramenant du côté du Puget Sound à Seattle, avec un copain on écumait les docks en espérant être engagés sur des rafiots de pêcheurs, heureusement ça n'a jamais marché.
La setlist mentionne 'Hand Away' et la plage sonne comme du Gordon Lightfoot ayant séjourné du côté de Galway.
Bémol, quelques cafouillements embarrassant, lyrics pas encore maîtrisés.
Changement de jouet pour ' Black Forest Phone Calls' à l'exotisme jazzy proche de Tom Waits.
Nouveau bain de jouvence, je devais avoir 14 ans et aider grand-père pour la cueillette des pommes, ' Bruises and Stems', du John Steinbeck anno 1969.
Un instrumental qui s'identifie avec ma vie sur la Seine, l'album a été enregistré rue Voltaire..
Elégant gypsy/bluesette/swing.
Puis en picking ' Cable Ballad Blues' que j'ai mis 10 ans à terminer.
Superbe titre à la JJ Cale.
Tuning time bis et anecdote, ai vendu ma Gretsch, n'ai pas de regrets, fallait nourrir la famille et, de plus, elle appartenait au premier mari de ma femme d' alors, un bluesman qui ne pouvait payer la pension alimentaire de sa fille, il m'avait refilé la bête...aucun rapport avec 'The Central' , une taverne de Seattle où j'exerçais la fonction de barman et manager, c'était avant l'explosion Nirvana.
Bel instantané décrivant un honky tonk situé au centre d'un gros bourg provincial.
Il termine par 'Watershed' un ragtime mordant.
Pause et set 2!
Démarrage en douceur avec l'instrumental poétique ' The Sable Venus'.
Je vous voit boire, je donnerais n' importe quoi pour une Liefmans, vous avez ce nectar ici?
On a tout, fieu.
Great, Liefmans is a work of art.
A sip of beer, puis 'Dangling', une épopée conquête de l' Ouest.
Slide en évidence pour une sensible berceuse country, 'The Orphanage'.
Malheureusement à chaque coup une interminable séquence tuning, suivie d'un long moment d'hésitation, pendant lequel il tripote sa paperasse, vient briser l'élan et l'enchantement, enfin il se décide pour une suave ballade laidback, 'Take it back' .
JJ Cale te vient une nouvelle fois à l'esprit.
Il a le cafard...I 've been a little sad, she hasn't even called ... de quoi se sentir a little blue: 'Knocking on', ça va pas mieux avec la suivante... life in 'Tornado Alley' is not a dream.
Super titre narrant une vie vouée à l'échec, auquel succède le rythmé 'Level 20'.
A première vue, Mitt Romney n'aura pas la voix de Mr Hale, s'il veut les clés de la banque il devra compter sur d'autres électeurs.
'The land of plenty' sera suivi d'une request pour Philippe, la joyeuse cavalcade 'Ride Hard'.
Hey, guys, if you wanna clap, bitte, clap in time, sinon buvez un coup.
On reprend au galop.
Bonne nuit, Haren, take care!
Rappel, un instrumental filmique à la twelve- strings.
Il est minuit, dodo?
A last one for the road.
Off stage, unplugged, donc sans ce maudit buzzing sound émanant du haut-parleur: ' Like Raymond Carver' , mon romancier/ novelliste préféré, remember 'Short Cuts' .
Malheureusement les paroles lui échappent, un final en mineur, too bad!
Tu quittes Toogenblik en ayant un soupçon de gêne, un concert en dents de scie!