Marie-Jeanne

Les cheveux parfaitement coiffés, un peu de fard à joue et le corps d’une vieille sage, elle était assise dans sa chaise. Je n’avais pas fait deux pas dans la chambre, qu’elle me souriait et se présentait déja. Marie-Jeanne qu’elle s’appelait.

Comme la nouvelle tradition du samedi matin l’oblige, je suis allée voir ma grand-mère à l’hopital. Depuis quelques semaines, elle était seule, mais aujourd’hui, elle avait une coloc; Marie-Jeanne. Le corps d’un vieux chêne de 90 ans, mais l’âme d’une jeune adolescente, elle était là, entre les même quatre murs que moi et me racontait toutes sortes d’histoires. Entre ses toasts “trop molasses”, sa recette de vin aux cassis et sa graisse de bras, elle me racontait son histoire, sa vie, elle. Elle avait une mémoire phénoménale et sûrement le coeur gros comme la terre. J’ai passé l’avant-midi à rire comme une folle, mais aussi à écouter une femme qui a beaucoup à donner. Parfois, je suis étonnée de voir à quel point les personnes âgées ont une façon si sage de voir la vie, la maladie, la mort.

Il y a de ces rencontres innatendues qui nous touchent et qui nous font du bien. Vous m’avez remercié ce matin pour la discussion, la compagnie, mais au fond, c’est moi qui vous remercie.