- que la langue française est souvent appelée langue de Molière. On le dit plus fréquemment lorsqu’elle est bien maniée que lorsqu’elle est écorchée, où l’on parle, là, plus aisément, de langue de gros bœufs, ou de gros beaufs, au choix. Ironie du sort, Molière n’est pas entré à l'Académie Française, en raison de son statut d'auteur et de comédien, auquel s'ajoutait une réputation de bouffon. Parfois, on porte mieux le posthume que l’habit d’époque ! Il n'y a que 40 places, là-bas, à l’institut des Immortels, Jean-Baptiste occupe ce que l'on nomme de manière imagée le 41ème fauteuil, joliment entassé avec d’autres écrivains majeurs, peut-être copains mais non admis comme lui, tels que Zola, Maupassant, Verlaine ou Baudelaire. A ceux qui ne l’admirent pas en leur sein car ils ne l’admiraient pas assez, sans doute ; point, Monsieur Poquelin, ne leur doit d’honneur ! Les paradoxes historico-littéraires ne sont jamais à une contradiction près !
- que la forêt d'Amazonie vit grâce au Sahara. Chaque année, 50 millions de tonnes de sable sont transportées par les vents prodiguant 50% des nutriments de la forêt. Arrêtez-moi si je divague mais la métaphore est somptueuse. Forêt et désert, main dans la main, soutenu par le vent, quelle belle équipe ! Imaginez, mais attention, avec un effort mental particulier, ne faîtes rien d’autre en même temps, coupez la télé, les téléphones et la parole à ceux qui causent, imaginez des riches qui donneraient aux pauvres, main dans la main, soutenus par un souffle humanitaire. Evidemment, ça sent l’utopie à plein nez. Les riches ont rarement les poches percées, peu de chance que le sable en coule. Et puis, l’Amazonie, c’est le poumon de la Terre. Lorsqu’on voit ce que fument les pauvres, on peut aussi imaginer l’état de leurs bronchioles. Si on analyse le troisième élément indispensable, le souffle humaniste, ça toussote plus que ça ne respire la mode du moment. Bon, quand on est coincé dans les cordes, on balance entre flagellation et calomnie. Aide-toi, le Ciel t’aidera. Alors, les torts sont partagés. Les paradoxes écologico-géographiques ne sont jamais à une contradiction près !
- que la ville de Cândido Godói, au Brésil, présente un taux de jumeaux élevé, allant jusqu’à 1 naissance sur 5, contre 1 sur 80 en temps normal. Puisque tout ce qui n’obéit pas à la règle est suspect, les scientifiques se sont penchés sur le sujet, enfin les sujets, les paires de sujets, ainsi que leurs pères et mères, évidemment, tagadaboumboum, avec l’autorisation du maire. On a évoqué le facteur environnemental d'abord, une atmosphère favorable à la reproduction favorable à la reproduction, ou une alimentation propice au doublon propice au doublon qui aurait doublé les copies qui aurait doublé les copies créant des bébés sosies créant des bébés sosies. C’était joli-joli, mimi tout plein, pipi-ttoresque, popo-étique même, attire-touristes aussi, tout-tout bénef finalement. Mais une théorie plus étonnante et sérieuse fut étudiée, résultant d'expériences hypothétiquement menées par l'ancien nazi en fuite Josef Mengele qui aurait séjourné dans le coin après guerre. Ça reste hilarant, mais à fort taux de gaz seulement. Les paradoxes historico-génétiques ne sont jamais à une contradiction près !