Quelques petites réflexions sur les "buts de guerre", alors que les principales guerre irrégulières touchent à leur fin :à l'aune des guerres contemporaines, la guerre est déconsidérée : non seulement meurtrière, mais en plus inutile comme moyen d'atteindre des objectifs.
L’invention des guerres irrégulières après la guerre froide amène un nouvel enseignement : la guerre n’apparaît plus comme un moyen efficace de résoudre les conflits. Il faut probablement relativiser cette conclusion, qui souffre de la proximité des événements, par exemple en Irak et en Afghanistan : certes, la guerre n’est qu’un instrument parmi d’autres pour obtenir une victoire politique, et résoudre un conflit (surtout quand il s’agit de transformer une société pour lui donner des standards civilisationnels différents). Il faut dès lors mobiliser plusieurs outils (diplomatiques, policiers, de développement économique, …) dans une dynamique « d’approche globale » dont les résultats sont incertains.
Toutefois cette relativisation de la guerre tient aussi aux objectifs recherchés. En effet, les objectifs classiques supposent soit un accroissement de puissance par exemple par la conquête de territoire, soit une lutte pour la vie qui engage toute la nation.
Or, dans les conflits récents qui ont tant dévalué l’utilité de la guerre chez les Occidentaux, ces deux objectifs traditionnels n’ont pas été retenus : ni la conquête de territoire (impossible alors que chacun s’accorde, en conformité avec la charte des Nations Unies, à respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) ; ni la lutte pour la survie de la nation.
Dès lors, les puissances s’engagent dans des conflits avec des objectifs flous et donc des résultats relatifs, surtout une fois qu’on a atteint l’objectif initial qui consistait à déposer le pouvoir en place, présenté comme tyrannique (Saddam Hussein, les talibans, M. Kadhafi).
O. Kempf