Je me suis laissé tenter hier soir par Des Hommes Sans Loi (Lawless en VO), le nouveau film de John Hillcoat après La Route en 2009. L’histoire se déroule en 1931 (en pleine Prohibition) dans un petit comté d’Amérique et s’intéresse aux frères Bondurant, des trafiquants notoires de la région. Jack (Shia LaBeouf), le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes, d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha (Mia Wasikowska). Howard (Jason Clarke), le cadet, est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser. Enfin, Forrest (Tom Hardy), l’aîné, fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie (Jessica Chastain) débarque de Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères vont écrire leur propre légende…
De manière générale, je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce film qui mélange avec efficacité deux genres particuliers que sont le western et le film de gangster. Deux genres dont je ne suis pas forcément un grand amateur et pourtant j’ai adhéré dès les premières minutes pour ne plus décrocher jusqu’à la fin. Et cela en grande partie grâce à la qualité du casting. En effet, tous les acteurs sont totalement investis et livrent une prestation admirable. Tom Hardy est juste parfait dans le rôle de la brute qu’il ne faut pas chercher. Shia LaBoeuf est lui aussi à son aise dans un rôle qui, il est vrai, lui convient plutôt bien. Et même Jason Clarke, le moins connu des trois, incarne son personnage à la perfection. Qui plus est, on a absolument aucun mal à croire que ces trois personnages sont frères. Ce qui est très important car, à titre personnel, je pense que je n’aurais pas été emporté aussi vite si le casting n’avait pas été crédible. Et puis comment ne pas parler de Guy Pearce dont la transformation physique est absolument étonnante. Il joue le méchant de service et son personnage est tellement antipathique qu’on ne peut que saluer sa performance. Enfin, côté féminin, Jessica Chastain et Mia Wasikowska assurent l’essentiel dans des rôles finalement assez discrets mais pas inintéressants.
Au-delà du casting, si j’ai adhéré aussi rapidement au film, c’est également grâce à l’ambiance particulière qu’il dégage. Une ambiance renforcée par les paysages ainsi que les décors et les costumes qui, à eux seuls, suffisent à nous plonger directement dans ce petit village de Virginie. Ça peut paraître anodin dit comme ça mais ces différents aspects sont loin d’être toujours réussis. Sinon, le film est relativement lent et alterne habilement les séquences d’une extrême violence et les petites touches d’humour. Sans compter que les différentes scènes d’action sont plutôt bien filmées. Du coup, on suit avec plaisir le cheminement des personnages sans véritablement voir le temps passer et sans jamais savoir comment les choses vont se terminer. Le final est d’ailleurs assez brutal, et peut-être trop convenu d’une certaine façon, mais l’intérêt du film n’est pas là selon moi. En effet, c’est davantage l’évolution des personnages (qui restent toujours fidèles à leurs principes) au fil des événements qui est surtout intéressante.
En définitive, Des Hommes Sans Loi est donc un film que je recommande sans aucun problème. Malgré qu’il ne révolutionne pas le genre, il est suffisamment efficace que pour passer un agréable moment. Qui plus est, le casting est en tout point parfait et on regrette même de ne pas pouvoir voir tous les acteurs autant qu’on le voudrait (Gary Oldman par exemple).