L'Association Robindesbois lance un crie d'alarmeCette association a pour objet de : « Regrouper, tant au plan national qu’international, toutes les personnes physiques ou morales qui désirent par toutes formes d’actions non violentes, participer à la protection de l’environnement et de l’Homme, à la défense des espèces menacées, à la sauvegarde des milieux naturels et à la gestion rationnelle et équitable des ressources naturelles. » - Juin 1985, peut-on découvrir sur leur site.Suivant encore la marée noire provoquée par TOTAL, l'Association rappelle l'état d'urgence sur le dossier :
Lourd historique
Les naufrages du Torrey Canyon (1967), du Boehlen (1976), de l'Olympic Bravery (1976), de l'Amoco Cadiz (1978), du Tanio (1980), ou encore de l'Amazzone (1988) ont généré environ 300.000 tonnes de déchets liquides ou pâteux souillés aux hydrocarbures. "La plupart de ces déchets (...) sont restés sur place et décorent le Finistère et les Côtes d'Armor d'un ruban noir soigneusement dissimulé" et "Les hydrocarbures mélangés avec du sable et des algues ont été enterrés dans des fosses en bout de plage, c'était censé être du provisoire", déclare à l'AFP Charlotte Nithart, porte-parole de l'association. Des crédits de plus de 3 millions d'euros ont été débloqués en février 2000 par un Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (Ciadt) afin d'en faire un inventaire complet, mettre en place une surveillance et procéder à des travaux de mise en sécurité, rappelle l'association. Mais seul le site de La Rochelle a été purgé, ajoute-t-elle."C'est un comble que pour une fois qu'il y avait de l'argent on n'ait rien fait", s'indigne Charlotte Nithart. "Les communes ne sont pas toujours favorables à ce que les fantômes du passé réapparaissent", explique-t-elle, évoquant l'impact négatif sur le tourisme local de chantiers de déblaiement sur les plages. Robin des Bois demande au ministère de l'Ecologie d'entreprendre en 2008 et 2009 "ce qui n'a pas été initié par le ministère de l'Environnement en 2000 et 2001", indique le communiqué. "Au titre de la prévention des risques, les élus bretons doivent faciliter et encourager les investigations".On peut rappeler que l'association a porté plainte contre X le 18 mars 2007 pour abandon de déchets et délit de pollution des eaux. Pour aller plus loin, vous pouvez télécharger le PDF suivant : déchets post-catastrophe : risques sanitaires et environnementaux
Et les Marées noire en eaux intérieures ?
Cela va surprendre plus d'une personne, pourtant peu d'échos médiatiques...et pourtant !Pour mieux se rendre compte voici la carte, réalisée par l'Association recassant les "marées noires" à l'intérieur des terres pour la France ne se prétendent pas exhaustive :Les marées noires dans les eaux douces relèvent essentiellement de la négligence.
Par exemple les citernes vétustes ou abandonnées fuient dans les entreprises, les établissements publics et même chez les particuliers. Le secteur routier – entreprises de transport, accidents de la route, et fuite de stations-service – est un contributeur important suivi par la corporation des distributeurs livreurs de fuel et par les dégazages de péniches et de bateaux de loisirs dont les effets dévastateurs restent masqués et impunis.
Carte rarement publiée n'est-ce pas...?
Il faut une égalité de traitement entre le dégazage en mer et le dégazage en rivière. Mais...Des actes de malveillance, de vandalisme, de vengeance peut-être, des vols de carburants, des synergies de j’m’en foutaise et d’ignorance aboutissent aux pollutions directes ou indirectes des rivières et autres cours d’eau ; le tiers des marées noires est déclaré d’origine inconnue.Les hydrocarbures rejetés dans les eaux douces – peut-on encore les qualifier de douces se demande l'Association ? – sont des produits neufs ou des déchets, des huiles de vidange, des huiles à usage industriel. Ils peuvent hélas cacher des PCB. Selon les observations de Robin des Bois corroborées par les statistiques du CEDRE (Centre de Documentation, de Recherches et d’Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux) dans son bulletin d’information de mai 2007, les déversements d’hydrocarbures dans les sources, les ruisseaux, les rivières, les fleuves, les plans d’eau et les canaux représentent environ 50% des pollutions aquatiques accidentelles.
L’autre moitié est constituée par des déversements de substances diverses en provenance du secteur agricole – effluents d’élevage, résidus phytosanitaires et de traitement de récolte, du secteur des transports par épandages après accidents, du secteur industriel et du dysfonctionnement des réseaux de collecte et d’assainissement des eaux pluviales et usées.
Alors comment sont traites habituellement les déchets ?La dépollution produit "normalement" cinq types de déchets distincts :
- les hydrocarbures liquides,
- les hydrocarbures pâteux en mélange avec une certaine proportion de sédiments,
- les sables et galets moyennement pollués,
- les sables et galets fortement pollués,
- les déchets de plage souillés. Cette catégorie comprend les détritus divers trouvés couramment sur les plages (bois, plastiques, bidons,…), les équipements de protection individuels, les produits de nettoyage (absorbants, bâches, boudins,..).
- Les hydrocarbures liquides :
Ils sont valorisés en combustible. Et là je me dis que c'est assez dommageable que par exemple RECYCARBO qui a ouvert son "usine" station de dépollution des eaux souillées d'hydrocarbure ne soit pas plus implantées vers la Bretagne. Peine perdue d'âpres une réponse de la direction. D’abord parce que Recycarbo ne traite que les eaux, et non les déchets pâteux et puis le trajet le plus simple et le moins cher étant celui de la cimenterie...
- Les sables et galets moyennement pollués :
Ils seront traités par surf-washing (Nettoyage contrôlé par l’action des vagues avec récupération des hydrocarbures).
- Les hydrocarbures pâteux en mélange :
Ils seront valorisés en cimenterie.
- Aucune solution définitive n’est en voie d’aboutir pour les autres catégories de déchets !
Reste donc le stockage....terrestre.
Que se passe t-il pour les carcasses ?
Généralement peu de chose. Quand il reste du stock, des barges peuvent être déplacées afin d'assurer le pompage restant des cuves de carburant ainsi que de la cargaison. Sinon, elle reste sur place, bien cachée au fond de l'Océan. Pourtant il existe une Organisation Maritime Internationale qui a adopté en mai 2007 à Nairobi (Kenya) une convention sur l'enlèvement des épaves. Il faut croire que la préservation des ressources halieutiques française, que la qualité de l'environnement marin et la sécurité des activités de pêche n’ont pas été considérées comme prioritaires....
Je rappellerai ici aussi l'existence d'une société dont on n'entend pas beaucoup parler en dehors du cercles des assureurs spécifiques (P&I), JLMD ecologic system qui travaille en amont. Cette société française pose des vannes de sécurité brevète, pour les cargos afin de pouvoir extraire les contenus lors de naufrages, ou d'avaries. Je réaliserai un article plus complet dans les semaines avenir.
Du cote de la recherche
Que trouve t on dans les labos des chercheurs ? Actuellement, des groupes en Europe comme aux Etats-Unis étudient le séquençage de bactéries comme l'Alcanivorax borkumensis : une arme redoutable « mangeuse de pétrole » ! Mais reste vraimenta comprendre les mécanisme biochimique de ce micro-organisme qui conduiront à l'élaboration de nouveaux procédés efficaces et respectueux de l'environnement pour l'assainissement de l'eau en cas de pollution au pétrole.
Les chercheurs progressent vite depuis et reste à en produire suffisamment et d’en commercialiser un produit fini.
Le point noir
Il est récurent à chaque catastrophe et connu de tous, c'est le temps, les délais d'intervention, le cafouillage technique et politique. Le plan Polmar est enfin décrété rapidement, etla justice commence a peine à sanctionner le délit…Il y a encore des progrès à faire.