L’histoire commence, comme toujours avec Henri Plagnol, par une désinformation massive via les moyens municipaux. Un tract de 4 pages, réalisé en urgence, nous montre des tours en train d’être détruites, nous explique que la nouvelle loi obligera à construire 6000 logements de plus à Saint-Maur, que cela coûtera 10 millions d’euros d’amende par an. Le tract nous fait également croire qu’une pétition permettrait d’éviter que la loi passe… On nous prend pour des idiots ? Il n’a jamais été question de tours et évidemment tout élu responsable sait que le projet de loi sera voté puisque la gauche a la majorité. Il est donc irresponsable de faire croire que le « grand Plagnol » va sauver la ville et faire plier le gouvernement…
On ne compte plus les dossiers importants où Henri Plagnol a été inefficace (Grand Paris, Eiffage, survol des avions, emprunts toxiques…)… Dans tous ces dossiers on a fini par avoir ce qui était prévu initialement, parfois pire ou parfois rien… Là encore, il nous explique qu’il sera « un des principaux orateurs de l’opposition sur ce dossier » et qu’il faut l’aider en signant une pétition pour montrer combien son peuple l’aime et le soutient ! Je veux bien l’aider mais qu’au moins il aille participer aux débats et qu’il y défende Saint-Maur !!
Car au global, maintenant que cette loi est votée et repart au Sénat, le bilan est bien maigre pour notre héros local !
Henri Plagnol a brillé par son absence durant les débats. Dès le premier jour, le lundi soir, Cecile Duflot pointe son absence « « La position de M. Plagnol me semble extrêmement délicate. Je regrette de m’adresser à un fantôme, mais sans doute son absence s’explique-t-elle, car son cas est un bon exemple. »
Le lendemain c’est jour de télé alors Plagnol est là ! Il a bien posé sa question d’actualité en tripotant fébrilement le micro… mais ce qu’il n’avait pas prévu c’est qu’il allait se faire reprendre sèchement par la ministre qui lui rappelle qu’il aurait mieux fait de se taire et se faire oublier, comme l’ont intelligemment fait toutes les députés-maires des villes et arrondissements emblématiques (Versailles, Neuilly, Paris XVI, etc.) qui ne respectent pas le quota de logements sociaux !
Vexé, il ira même se plaindre au président de l’Assemblée au début des débats suivants… mais il a sera une nouvelle fois débouté…
Pour ceux qui veulent revivre ce grand moment de télévision voici la vidéo :
Dans le reste des débats, c’est un sans faute ! Aucun amendement adopté : c’est à dire qu’Henri Plagnol n’a pas fait bouger le projet de loi d’une virgule !
Et, cerise sur le gâteau, Henri Plagnol n’était même pas là pour défendre le seul amendement qu’il a déposé seul et donc qui n’a pas été débattu, bravo ! A croire que ces amendements ne sont là que pour faire du chiffre en prévision de la prochaine élection partielle qui devrait avoir lieu en tout début d’année prochaine après l’invalidation de son élection par le Conseil Constitutionnel. C’est certainement en prévision de cette future invalidation qu’il a fait le choix d’être là à une réunion de l’UMP (lui qui est désormais à l’UDI) mercredi soir à Saint-Maur plutôt que d’être à l’Assemblée où les débats n’étaient pas finis…
Dans ce dossier, Henri Plagnol a choisi l’attitude la plus RISQUEE pour Saint-Maur !
Dès le début il aurait fallu faire valoir la réalité de Saint-Maur. Ce que l’on ne dit pas assez c’est que Saint-Maur a peu de logement sociaux mais a des cités qui ont des problèmes, qui ont été mal entretenues, mal gérées comme la plupart des cités de France ! Nous avons des écoles avec des élèves en difficulté, nous aurions dû pouvoir répartir mieux nos actuels logements sociaux. C’est justement en réaction à la création de ces cités dans les années 70 que la majorité des habitants a fait le choix d’élire Jean-Louis Beaumont qui défendait l’urbanisme « village ». On pourrait étudier ce que sont devenues les villes voisines qui n’ont pas fait le même choix et montrer que cette idée n’était pas si mauvaise, même si après elle aurait du déboucher sur plus de logements accessibles disséminés et sur une vraie politique sociale. Il aurait fallu parler de cette réalité « historique » de notre ville au lieu de courir devant les caméras attaquer le projet en faisant passer Saint-Maur pour une petite ville riche et prétentieuse. Plagnol a cherché à faire du Beaumont mais manifestement le costume est encore trop grand pour lui et il a oublié que nous sommes désormais dans une autre époque.
Il aurait fallu, à titre d’exemple, insister sur notre enclavement dans la boucle de la Marne, notre difficulté foncière, rappeler le nombre exact de nouveaux logements « privés » qui se font chaque année, rappeler la situation financière de la ville… Insister sur les efforts faits et à faire. Bref avoir une attitude constructive. On a déjà vécu il y a des années l’échec de la politique d’arrogance quand Jean-Louis Beaumont et Jean-Bernard Thonus proposaient un « grand Parc » au lieu de la ZAC… on connaît la fin ! Et aussi se rappeler qu’aucun gouvernement de droite n’est revenu sur cette obligation de logements sociaux dans les grandes villes… Jean-Louis Borloo, que Plagnol soutient désormais, a été l’artisan de la loi de rénovation urbaine sur laquelle la ministre Duflot s’appuie aujourd’hui.
Des logements sociaux on en a besoin à Saint-Maur ! Alors évidemment quand on a été nourri pendant des années avec des tracts municipaux dignes de la Corée du Nord on a du mal à penser aux enfants des habitants de la ville qui ne peuvent se loger. Du mal à penser à ces jeunes couples qui ont un enfant ou deux et doivent partir plus à l’Est faute de budget. Ou tout simplement les fonctionnaires municipaux, les institutrices, les policiers, tous ceux qui travaillent à notre bien-être quotidien, au service de nos enfants mais n’ont pas des salaires adaptés à la réalité immobilière de notre ville. Ces gens-là sont aussi des demandeurs de logements sociaux, ceux à qui la loi est aussi destinée.
Plusieurs fois la ministre a rappelé dans les débats que la loi prévoyait de tenir compte de la « bonne volonté » des villes. La ministre a même insisté : « Il est inexact de dire que les communes qui font des efforts et sont limités par les contraintes de leur foncier verront leurs pénalités quintupler. J’ai souhaité maintenir la possibilité pour les préfets de ne pas infliger de pénalités aux élus de bonne foi qui ne peuvent respecter le taux de logements sociaux. Le débat a eu lieu sur la question de l’automaticité du quintuplement des pénalités. Je pense pour ma part qu’il faut conserver la souplesse que donne la possibilité de déroger aux sanctions. Cette souplesse a permis l’an dernier à dix-huit communes qui, en dépit de la bonne volonté de leurs élus, n’ont pu satisfaire à leurs obligations, de ne pas faire l’objet de pénalités. Je comprends bien la difficulté que cela représente pour certaines communes, quelle qu’en soit la couleur politique. Il faut cependant rappeler que c’est à force de volonté qu’on lève les difficultés. »
Quelle est la crédibilité sur un tel sujet d’un député « fantôme » ? Est-on de « bonne volonté » quand on attaque devant les caméras et qu’on n’a même pas la décence de participer aux débats parlementaires ?
Notre ville court désormais le risque énorme d’être la ville symbole de cette future loi et la ville qu’on voudra faire plier ! Quand il ne sera plus élu, Henri Plagnol ne reviendra pas, comme il le fait actuellement quelques journées par semaine sur Saint-Maur (oui le maire ne vient pas tous les jours en mairie…). C’est nous qui continuerons à payer ses dettes toxiques et regarderons impuissants se construire les logements sociaux gagnés par sa maladresse politique. Il manque à Saint-Maur un député qui la défende vraiment…
Sources : Débats de l’Assemblée Nationale : cliquez ici