Colloque (23-24 oct 2012) : "Faire face aux blessures invisibles", une approche psychosociale des traumatismes psychologiques de guerre

Par Theatrum Belli @TheatrumBelli

La guerre ne détruit pas seulement les corps, elle s’attaque aussi insidieusement aux esprits. La confrontation avec l’horreur n’est pas neutre, elle génère parfois de véritables blessures invisibles. 

Même les soldats les plus aguerris sont vulnérables. Ils peuvent, sans que rien ne transparaisse, revenir du combat profondément meurtris. En choisissant ce métier, les militaires acceptent le risque de mort ou de blessure physique. Mais pour eux, les conséquences psychologiques de la guerre demeurent mystérieuses, incomprises, inacceptées, peut-être même inacceptables ?

Les effets du stress post-traumatique sont pourtant, aujourd’hui, bien appréhendés. Cela reste cependant insuffisant car, pour surmonter ses démons intérieurs qui parfois le minent, le vétéran a besoin de s’appuyer sur son environnement immédiat : famille, amis, frères d’armes, institutions. Or les armées françaises avaient quelque peu oublié, voire occulté, la portée psychologique des combats. Certes, récemment, sous l’impulsion du commandement, beaucoup a été fait pour prendre en compte les traumatismes de guerre, pour en atténuer les souffrances et faciliter la réintégration. De fait, l’institution militaire et, au-delà, l’ensemble de la Nation, ont de lourdes responsabilités puisque c’est pour que nos concitoyens puissent vivre en sécurité, paisiblement, que nos soldats sacrifient leur tranquillité d’âme.

Notre colloque « Faire face aux blessures invisibles » se propose d’ouvrir le débat sur une approche psycho-sociale des traumatismes de guerre en s’intéressant à la réalité de ces blessures, en s’interrogeant sur les facteurs de résilience, en réfléchissant au rôle du commandement et, enfin, en approfondissant les pistes de réinsertion .

Colonel Christian Thiébault.

Source : CREC (Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan)