Auteur : Tahar Ben Jelloun
Titre : Sur ma mère
Edition : folio mai 2009 (284pages)
Quatrième de couverture : « La mémoire défaillante de ma mère l’a replongée, pendant les derniers mois de sa vie, dans son enfance. Redevenue soudain une petite fille, puis une très jeune fille tôt mariée, elle s’est mise à me parler, à se confier, convoquant les morts t les vivants.
Sur ma mère a été écrit à partir des fragments d souvenirs qu’elle m’a livrés. Ils m’ont permis de reconstituer sa vie dans la vieille médina de Fès des années trente et quarante, d’imaginer ses moments de joie, de deviner ses frustrations. Chaque fois, j’ai inventé ses émotions et j’ai dû lire ou plutôt traduire ses silences. Sur ma mère est un vrai roman car il est le récit d’une vie dont je ne connaissais rien, ou presque. TBJ »
Après une première lecture de cet auteur marocain il y a plusieurs mois, L’enfant de sable, un roman plein de mystère et d’ésotérisme (pour moi du moins), et qui m’a été assez difficile, je viens de finir avec beaucoup d’émotions mais aussi avec beaucoup de sérénité ce roman d’inspiration largement autobiographique qu’est Sur ma mère.
Tahar Ben Jelloun nous parle donc de sa mère, de sa vie (à elle), d’une partie de son enfance (à lui), mais surtout les derniers mois de sa vie, de sa maladie. La maladie de l’oubli. La maladie d’Alzheimer.
Avec le vieillissement de la population, et la haute prévalence de certaines maladies comme le diabète et l’hypertension artérielle pourvoyeuses de complications neurologiques et neuro-dégénératives, qui d’entre nous ne se sent pas concerné par ce roman. Pour ma part, cette lecture a coïncidé avec l’anniversaire de disparition de mon grand-père paternelle, parti le 22 septembre 2011.
Les détails de ce roman me rappellent beaucoup l’expérience vécue par mon grand père, mais surtout par ma grand-mère et ma tante qui s’occupaient de lui à temps plein, et les coups de mains que nous y apportions. Ce genre de situations met à rude épreuve le sentiment de filiation et la relation au sein d’une famille. Tous les membres de la famille ne vit pas cette période de la même manière, mais aussi ne réagissent pas de la même manière. Des tensions peuvent voir le jour, accrues par la fatigue des longues nuits blanches, du faite de devoir laver une personne que l’on n’avait jamais vu nue, ni le droit de la voire nue, surtout lorsqu’il s’agit d’un père ou d’un grand père, chez nous c’est culturel, c’est ainsi. Mais l’amour et la bénédiction des parents nourrissent notre âme de patience. La fin est souvent vécue avec la tristesse de la séparation et la sérénité que recouvre la délivrance.
Tahar Ben Jelloun est né à Fès en 1944. Il s’installe à Paris dès 1971, publie ses poèmes chez Maspero et voit son premier roman, ” Harrouda “, édité par Maurice Nadeau aux Éditions Denoël en 1973. Poète et romancier, auteur notamment de ” L’enfant de sable ” et de sa suite ” La nuit sacrée “, qui a obtenu le prix Goncourt en 1987, Tahar Ben Jelloun collabore régulièrement à divers journaux européens, ” La Repubblica “, ” L’Espresso “, ” Aftonbladet ” (Suède), souvent sur des questions liées au monde arabe et musulman et à l’immigration ; il est également chroniqueur dans le quotidien barcelonais ” La Vanguardia “.
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