". C'est en ces termes que Claude Bartolone (Mais cette annonce cache une réalité bien moins flatteuse : Cette baisse de 10% ne concerne en réalité que l'IRFM. (...) Je veux que les Français se disent, voilà, dans une période de difficulté, l'Assemblée fait attention à chaque euro (...) Photo ci-dessous), Président socialiste de l'Assemblée nationale, a annoncé le 25 septembre dernier une baisse de 10% des indemnités des députés, ainsi que le gel du budget de cette Chambre du Parlement. En cette période de disette, l'idée pourrait séduire, mais à y regarder de plus près, ne sommes-nous pas plus dans un effet d'annonce démagogique que dans de réelles et substantielles économies pour le contribuable ?
L'arbre qui cache la forêt : Uniquement l'IRFM
Dans un précédent billet titré " Un maire peut-il refuser une permanence parlementaire à l'Hôtel-de-ville ? ", j'avais évoqué la rémunération des députés qui représente 7'100 euros bruts mensuels (dont seulement les 3/4 sont fiscalement imposées !), rémunération à laquelle il convient d'ajouter l' indemnité représentative de frais de mandat (la fameuse IRFM) d'un montant de 6'412 euros brut. L'indemnité de rémunération des collaborateurs s'élevant à 9'138 euros brut. Sans même évoquer d'autres avantages : Transports, téléphonie, informatique,... Annoncer 10% d'économie par mois pourrait en conséquence flatter le lecteur électeur en attente du " " tant annoncé par notre nouveau Président de la République et son gouvernement.
Exit donc l'effort individuel sur la rémunération de base . L'économie ne sera donc que de 641 euros sur un total indemnitaire de 22'650. Soit une baisse d'un peu moins 3%... On est loin des 10% présentés.
" prônée par le Président de l'Assemblée, à défaut d' accepter un vrai contrôle, laisse un goût amer. D'autant plus amer que, sur ce sujet du moins, les socialistes ne pouvaient pas se retrancher derrière " " légué par le gouvernement sortant et disposaient donc d'un réelle marge de manoeuvres pour enclencher un processus visant à moraliser la vie politique. Franchement, je ne regrette pas de ne pas m'être déplacé pour le second tour des élections législatives...
En réalité, pas d'économie !
Cette baisse de 10% de l'IRFM, qui représente la modeste somme de (comparée au gouffre abyssal d' 1,7 Mds d'euros de notre déficit) est en réalité sensée améliorer les rémunérations des assistants parlementaires. Comprendre donc que les 641 euros économisés sur les IRFM viendront s'ajouter au crédit de 9'138 euros. Le total indemnitaire en restera donc inchangé, seule la ventilation des avoirs étant modifiée.
Ce que Claude Bartolone nous offre généreusement de la main gauche est récupéré de la main droite. L'annonce pourrait sembler un peu gauche. Elle est en réalité bien adroite. Certes, les assistants parlementaires sont souvent des femmes et hommes qui ne déméritent pas, dont l'engagement ne peut être contesté. Mais ne sont-ils pas concernés par notre crise économique au point, non seulement de ne pas geler leur rémunération, mais de surcroît d' " améliorer leur condition " ? D'autant lorsqu'une majorité d'entre eux sont des " gens de gauche ", forcément, puisqu'une majorité de députés est de gauche. En filigrane, on comprendra également qu'à gauche, il y a ceux qui doivent faire des sacrifices... et les autres, toujours les mêmes, issus de nos rangs politiques, qui font tout pour s'affranchir de l'effort collectif qui s'annonce corsé.
Cette première annonce du jour est donc bien décevante de la part du quatrième personnage de l'Etat dans l'ordre du protocole. Émanant d' un socialiste , de surcroît, on était en droit d'attendre une vraie révision des rétributions de nos honorables parlementaires.
Le rejet de l'amendement déposé afin que l'utilisation des IRFM soit contrôlée laissait malheureusement présager une certaine forme de continuité dans l'opacité de nos institutions malgré, parait-il, une alternance politique récente. La transparence, c'est pas pour maintenant Pour une fois que les socialistes pouvaient mettre en oeuvre une vraie réforme institutionnelle visant à améliorer la déontologie politique, réguler les bonnes pratiques, améliorer la transparence financière et au final, restaurer l'image de tous les élus aux yeux des électeurs qui ne se déplacent plus aux urnes, le socialiste Bartolone, homme influent s'il en est, a déclaré sur I-Télé qu'il " (...) était opposé à une justification des frais de mandat des députés (...) ". Sur ce point au moins, on est fixé : La transparence, c'est pas pour maintenant.
" par Charles de Courson, député centriste de la Marne : " (...) Ce qu'il faut, c'est définir des règles, créer un système de contrôle, fusse-t-il interne à l'Assemblée nationale (...) car tout système non contrôlé dérive (...) ". Voilà donc : Ce que Nicolas Sarkozy a pu instituer pour contrôler les finances de l'Elysée par la Cour des Comptes, une innovation sous la Ve République, Monsieur Bartolone, socialiste réputé et respecté, y compris par ses contradicteurs, parait-il grand défendeur de nos classes sociales en souffrance [ NDLA : Le bilan de l'ex-Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis pouvant être largement débattu sur le plan social ], ne serait pas en mesure d'infléchir l'opinion de ses honorables collègues parlementaires ? Ceux-là même qui battaient le pavé dans nos communes il y a quelques mois (Beaucoup moins maintenant, je vous rassure), nous appelant à les soutenir pour que notre nouveau Président, François Hollande, dispose d'un parlement de gauche et ainsi appuyer son programme, ne sont guère enclins, aujourd'hui en place, à rénover le fonctionnement parlementaire.
La déclaration sur l'honneur
Nouveauté : 1e édition du Festival du Film Franco-Arabe de Noisy-le-Sec
> Conférence de presse : Jeudi 4 octobre 2012
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