Par un beau dimanche matin, je m’apprêtais à faire ma sortie longue de la semaine dans la forêt landaise, il faisait beau et bon, avec mon petit short, mon débardeur et mes bracelets éponges au poignet, je me sentais belle et imbattable, la brise me caressait les cheveux et je me félicitais d’avoir prévu les chaussettes hautes pour décourager chaque ronce qui aurait l’audace de croiser mon chemin.
C’est au moment où je lève le nez pour tenter de différencier un chêne d’un sapin que je sens la première goutte, suivie de très près par pas mal de ses copines… la petite averse se transforme vite en orage, mais pas question de rebrousser chemin, grêlons ou pas, j’irai au bout.
Je continue, je grelotte un peu, la brise s’est transformée en bourrasque et mes bracelets éponges gorgés d’eau me paraissent bien moins humides que mon corps. Mon K-Way, lui est bien sec… et bien au chaud dans ma voiture. Je continue, pas trop rassurée, les arbres craquent et les pignes de pin tombent sous le poids des gouttes, la dame blanche ne devrait pas tarder….
C’est là que je décide de rentrer, j’imagine déjà la douche chaude, enfin si je retrouve mon chemin, parce que là, à part du sable et des pins, je ne vois pas grand-chose qui m’indique la direction de la salle de bain. Ah la pluie cesse, c’est déjà ça, je vais en profiter pour aller faire pipi, inutile d’aggraver mon cas en m’enfonçant dans les fourrés, je vais faire ça sur le chemin… c’est short et culottes en bas des chevilles que je vois arriver deux cyclistes, merde, trop tard le mal est fait, je baisse les yeux, passe par toutes les couleurs du rose au rouge vif et prie le seigneur pour que ce moment n’ai pas la bonne idée de s’éterniser. Je repars, et en quelques enjambées aperçoit mon salut, l’orée du bois pointe son nez, et le soleil ne tarde pas à l’imiter, ça sent bon la happy end… mais sans le mariage et les « beaucoup d’enfants » !
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