Histoires de voir - Show and Tell - Fondation Cartier
L’exposition Histoires de voir – Show and Tell présentée à la Fondation Cartier propose de découvrir les œuvres et les parcours de plus de 50 artistes du monde entier. Du Japon à l’Amazonie brésilienne, du Congo à Haïti, du Sénégal à Paris, des faubourgs de Mexico City aux campagnes proches de Mumbaï, ils ont en commun un rapport particulier au monde qui les entoure de la ville à la nature. Leurs créations sont une manière de transmettre leurs valeurs spirituelles, de raconter des histoires, la leur tout d’abord et celle de leur société. Elles sont la mémoire de leur culture parfois en voie de disparition, absorbée par la civilisation moderne colonisatrice. Il s’y distille souvenirs d’enfance, mémoires des ancêtres, icônes enfouies.
Jangarh Singh Shyam - Inde
Jangarh Singh Shyam - Inde
Valdir Benites - Brésil
Ces artistes portent un regard plein d’émerveillement sur le monde, appréhendent l’art comme une expérience de cette réalité qui les entoure. Les œuvres frappent par la beauté des couleurs, des matières mais également la puissance d’un imaginaire où se mêlent mythes et légendes. Dans ces contes retranscrits en images, il est question d’invocation des esprits, des puissances supérieures, de la relation à l’inconnu et aux peurs. Notre œil européen découvre un univers animiste guidé par la force de la pensée magique, écho de la tradition. Art singulier aux résonances panthéistes qui utilise un système de symboles propres à chaque culture, déclinant ainsi son propre lexique plastique.
Hans Scherfig, Danemark
Hans Scherfig, Danemark
Véio - Brésil
Peintures et sculptures naïves du Brésil, poteries Cochiti du Nouveau Mexique, drapeaux vaudous d’Haïti, peintures tribales d’Inde, visuellement, il s’agit d’un art hybride loin des canons de l’art occidental officiel, dont la force est également dans le témoignage anthropologique qu’il apporte. Les artistes vivent parfois dans des régions très reculées, pas encore atteintes par le monde moderne, souvent dans des conditions précaires. Ils portent en eux une vision personnelle et unique du monde qui n’est pas polluée par une iconographie dominante. Ce mouvement artistique à contre courant aborde le merveilleux, l’abstraction autrement au travers de multiples techniques utilisant parfois des matériaux insolites.
Gregorio Barrio - Mexique
Gregorio Barrio - Mexique
Certaines œuvres sont produites en vue d’être commercialisée, pièces uniques destinées à être vendues aux touristes. Elles apportent une dimension sociologique à l’ensemble interrogeant la frontière entre art et artisanat. L’exposition décloisonne les genres et fait sauter les barrières entre les catégories de la création humaine. Elle permet d’explorer les frontières entre les différents modes d’expression créatifs : art naïf, art populaire, artisanat, art autodidacte, art brut, des formes d’art difficiles à définir précisément de par leurs diversités. Cependant malgré cette disparité, c’est tout naturellement au cours de la scénographie que se tissent des correspondances entre les œuvres.
Alessandro Mendini - Italie
Alessandro Mendini - Italie
Le scénographe de l’exposition Alessandro Mendini, designer, artiste et architecte italien a crée de grandes balises blanches, tels des totems qui indiquent le chemin à suivre et expliquent à travers des textes simples, l’histoire personnelle des artistes et le contexte des œuvres. Car ici, le contexte de création importe autant que le résultat. Les œuvres retranscrivent une certaine vision, œuvres documents de vie liées intrinsèquement au parcours de leur créateur. La mise en perspective des toiles, sculptures, tissages permet de découvrir la dimension humaine de la réalisation et de valoriser ces hommes et ces femmes dont l’art procède de l’élan créatif le plus spontané, le plus pur.
Ciça - Brésil
Francisco Da Silva - Brésil
Au sous-sol, 11 documentaires du réalisateur argentin Ariel Kuaray Poty Ortega présentés sous forme d’extraits ou complets, nous plongent dans le quotidien de certains des artistes exposés, complétant de façon particulièrement frappante la visite.
Pour la petite histoire, il était formellement interdit de prendre des photos de l'exposition. Normalement cette mesure d'interdiction ne concerne que l'utilisation des flashs qui pourraient endommager les oeuvres. Il a suffit qu'on me rappelle à l'ordre une seule fois pour que je sois prise d'une frénésie de photographies. J'aurais eu de gros soucis si j'étais née sous une dictature. Conclusion : les gardiens m'ont poursuivis pendant une heure (les pauvres, je les ai fait cavaler) et les photos de l'article ne sont pas terribles (alors que je me serais probablement contentée de celles du dossier de presse si l'on ne m'avait pas si rudement interpellée).
Histoires de voir, Show and Tell jusqu’au 21 octobre 2012
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261, boulevard Raspail – Paris 14
www.fondation.cartier.com
Horaires d’ouverture : tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 20h, nocturne le mardi jusqu´à 22h. Droit d’entrée: 9,50 € - Tarif réduit: 6,50 €
Petit rappel: Parisian Shoe Gals a été sélectionné pour participer aux Golden Blog Awards. Vous me feriez un immense plaisir en votant pour le blog soit ici :
http://www.golden-blog-awards.fr/blogs/parisianshoegals.html
Soit sur le macaron bleu. Je vous remercie et je croise les doigts!
La Fondation Cartier pour l'Art Contemporain