Un papier sur le blogue versac.net à propos d'une décision de justice très
récente a attiré mon attention sur deux aspects un peu particuliers du fonctionnement de la blogosphère .
► D'une part, le risque que fait courrir le recours aux flux rss. Si je suis abonné à un journal, et que ce journal
un jour publie un article honteusement antiraciste, ou diffamatoire, ou souffrant de toute autre malformation mentale réprimée par la loi, le lecteur que je suis n'en sera pas inquiété pour
autant, même s'il n'envoie pas au courrier des lecteurs une protestation argumentée. Et La Poste, qui aura véhiculé l'objet du délit, non plus. Dans le monde des papiers
virtuels, cela semble un peu différent, dans la mesure ou un gestionnaire de flux semble avoir été condamné pour une affaire analogiquement semblable. Et je ne voudrais pas que le fait d'avoir
utilisé les services d'un tel gestionnaire se retourne contre lui parce qu'un source s'est mise à débiter de l'eau polluée.
► D'autre part, celui plus sournois qu'engendre le recours aux liens. Certes, sans liens, la toile manque de cohésion et une des potentialités discriminantes de ce mode de communication n'est pas
exploitée. Il convient donc d'user de cette facilité d'enchevêtrement de données et de traçage de pistes à étapes.
Lorsque j'établis un lien depuis un des mots clefs d'un papier de ce blogue vers une page de site ou une page de blogue ou toute
autre information, j'ai le devoir naturel de vérifier que le texte ou l'image ou la vidéo vers quoi pointe ce lien, mon lien, répond aux contraintes légales. L'ennui, c'est que le contenu ainsi
lié peut être ultérieurement modifié sans que j'en sois informé. Et la modification peut le faire basculer dans le peu fréquentable. Quelle est alors ma responsabilité
?
Je forme le vœu que mes alarmes soient infondées. Mais j'ai tout de même quelques craintes. Je comprend que dans l'industrie du livre éditeur et auteur soient solidaires. Il est rare qu'un auteur
modifie son texte à l'insu de son éditeur, et surtout que dans une bibliothèque un livre voit son texte se modifier par mise à jour automatique (quid des e-livres, d'ailleurs ?)...Mais sur
internet, par le biais des liens, l'éditeur se voit rendu responsable d'un contenu dont il ne maîtrise pas les évolutions possibles, et invisibles au niveau du lien.