De grands penseurs disent que nos intérêts dictent notre
vérité. Hier, Etienne Klein, dans sa chronique de France Culture, expliquait qu’il
existe des vérités absolues. Notamment la relativité. Démonstration :
grâce à elle on a eu l’idée du laser, origine du CD ; à chaque fois que
nous en écoutons un, nous la vérifions…
Pour ma part, le relativisme me semble une réalité. Nous
jugeons le monde à partir d’une modélisation, généralisation de notre expérience
et de ce que nous a inculqué notre milieu (la « culture » des
ethnologues). De là vient l’outil de mon métier : le paradoxe.
Le « paradoxe » est une incohérence dans le
comportement d’un groupe humain. Une différence entre ce qu’il dit et ce qu’il
fait. (Par
exemple, notre gouvernement affirme le primat de l’économie, autrement dit
l’aliénation de l’homme par l’économie, ce qui est anti marxiste.) On peut ainsi modéliser les « hypothèses fondamentales » qui
guident inconsciemment son comportement, puis formuler ce qu’on lui demande dans
le langage de sa modélisation du monde.
C’est la science qui fait de l’idéologie une vérité
relative. Et c’est pourquoi l’homme cherche à la manipuler pour qu’elle affirme
sa réalité. Par exemple, le « libéralisme » veut
montrer que l’ordre social est idéal. Récemment il
a subventionné la « science » économique à cette fin.
Ce blog pense que, comme le Yang succède au Yin dans la
pensée chinoise, 68 a
marqué la victoire du narcissisme de gauche et de droite sur une vision « solidariste »
de la société. Tous
deux ont produit leur relativisme. Affirmé à gauche, masqué à droite : le
néoconservateur étant un relativiste qui croit universelles
les valeurs de son milieu. D’où manipulation de la science par les
scientifiques de chaque bord, philosophe d’une part, et économiste de l’autre.
Qu’Etienne Klein et que quelques
autres scientifiques commencent à relever la tête signifie probablement que
le balancier social revient vers le Ying.