J’ai décidé qu’à mon tour, j’allais ajouter le récit de mon rendez-vous avec Sophie Calle dans la nouvelle “Parce qu’elle ne l’a pas demandé“. Le mien, contrairement à celui de Vila-Matas (quoique…) est parfaitement authentique. J’ai dû faire une fausse manipulation car je souhaitais que l’heure et la date s’affichent sur les photos pour attester de l’exactitude de cette aventure et ça n’a pas marché…. Nous nous sommes donné rendez-vous au Flore le 27 mars. Je suis arrivé une demi-heure en avance dans le quartier de Saint-Germain où se trouve le Flore, un peu plus inquiète que je ne m’y attendais à la perspective de la rencontre. L’idéal aurait été d’abord d’aller boire deux whiskies au Bonaparte. Je n’aime pas le whisky, alors, j’ai choisi de prendre un café. Je suis sortie du Bonaparte en marchant très lentement et, comme il était midi moins vingt, je me suis arrêtée devant la vitrine de la librairie La Hune, à dix mètres du Flore. J’ai posé mes yeux sur la vitrine de La Hune où plusieurs livres d’écrivains Israéliens étaient exposés. Des articles de presse les accompagnaient. Il y avait aussi un article qui accompagnait un livre d’une auteure irlandaise. Cet article avait été découpé dans Libération et s’intitulait Douleur Exquise. J’ai pris cette affichette pour un signe de la venue certaine de Sophie Calle au rendez-vous, car c’était précisément le titre d’une de ses précédentes expositions qui relatait une rupture amoureuse et dont ma fille m’a offert le livre à Noël dernier. Les coïncidences étaient trop fortes pour ne pas être des signes du destin. Il était midi. Je suis entrée dans le Flore, mais Sophie Calle n’était déjà pas là…Je l’ai cherchée dans tout l’établissement, jusqu’aux toilettes, mais ne l’ai pas trouvée. Je me suis installée et j’ai commandé un café en me disant qu’elle avait peut-être un peu de retard. Une demi-heure après, j’ai quitté le Flore. Sophie Calle n’était pas venue.