" Kathy, Tommy et Ruth grandissent dans un pensionnat anglais coupé du monde aux apparences idylliques. Dès leur plus jeune âge, ils sont initiés à la créativité et à la camaraderie, et leur santé est la préoccupation majeure des professeurs. Un jour, une de leurs enseignantes, Miss Lucy, leur révèle cependant un lourd secret qui va chambouler l'existence des trois amis... Parallèlement, Kathy et Ruth semblent toutes deux intéressées par Tommy."
La critique suivante contient des spoilers. À bon entendeur, salut !
Mark Romanek adapte ici le roman du même nom de l'auteur japonais Kazuo Ishiguro. Si l'on peut y voir un léger plagiat du fameux The Island de Michael Bay, on ne peut que bénir le réalisateur de Never Let Me Go qui, contrairement à son prédécesseur, parvient à donner une âme à son film.
L'histoire commence dans un cadre tout à fait normal et annonce la couleur dramatique des événements à venir. Ce n'est qu'au bout d'une petite demi heure que le mélange des genres se met en place et que la science-fiction surgit. Point d'effets spéciaux particuliers, point d'explications faramineuses. Uniquement des personnages au caractère fort (hormis celui interprété par Andrew Garfield qui excède du début à la fin de par sa fadeur et son incapacité à prendre des initiatives) qui essayent de comprendre le sens que la Science a décidé de donner à leur existence, des jeunes adultes en quête d'identité et d'origines.
De nombreuses questions se posent suite à ce film, des ébauches de réponses farfouillent dans ma tête; finalement la beauté de l'histoire réside dans l'absence de détails qui permet au spectateur d'avoir suffisamment d'éléments pour cogiter, mais pas assez que pour trancher.
Deux actrices de talent (on salue une Keira Knightley toujours aussi charmante et touchante), un scénario lent mais poignant, et une thématique qui, quoi qu'on en dise, ne tombera jamais dans la désuétude.
PS : Juste pour me la péter avec du vocabulaire de romaniste : cette histoire est une DYSTOPIE. Toi-même tu sais.