L’ambiance s’électrise dans l’antre du collectif MU. Oui, les éternels fêtards, ceux qui n’hésitent pas à saluer leur dix ans d’activisme – de Filmer la Musique à une kyrielle de performances et d’installations expérimentales – par autant de concerts, avec entre autres King Dude, Wooden Shjips, Tristesse Contemporaine, Holy Strays, Crash Normal, Avgvst – pour ne citer que les plus récents programmés. Garage comble donc, portes clauses, la scène est réduite, les conditions DIY, ce qui n’empêche pas la dark wave de The KVB, vrillée de guitares et de synthés, de cogner, à l’abdomen et dans les têtes. Surtout dans les têtes. Car le son est fort, le couple en forme, les morceaux d’une mélancolie froissée aussi belle que sans issue. Si le set de Die Jungen, le projet solitaire et parallèle de Nic, fut un brin en dedans, renfrogné et non encore totalement assumé, celui de The KVB prend de l’assurance, de l’ampleur, de la hargne, signe d’un avenir certain. En témoigne Lost, filmé par Kagda pour Hartzine et extrait live de leur 7″ paru l’année passée sur Downwards (lire).