Liberté d'expression

Publié le 27 septembre 2012 par Malesherbes

Mardi soir, au cours du journal de 20 heures de France 2, David Pujadas a interrogé Cécile Duflot sur sa position vis-à-vis du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Il l’a fait avec une pugnacité tout à fait remarquable. Fort heureusement, la ministre, désormais bien rompue au maniement de la langue de bois, a pu éviter de répondre. Mais cette soudaine libération de l’expression du journaliste m’a laissé songeur. Je ne me souviens pas l’avoir vu aussi agressif pendant l’ancien régime. Je l’avais plutôt vu, face à notre précédent président, tâchant de se confondre avec les motifs ornant les tapis de l’Élysée.

Mercredi soir, rebelote. Les mêmes journalistes se scandalisent de ces ministres qui, négligeant les soucis d’économie manifestés par le candidat Hollande, se permettent de préférer l’avion au train. Il me revient à l’esprit certain voyage de novembre 2010 (donc déjà dans cette crise qui a réduit à néant tous les efforts consentis par le gouvernement de rupture) qui permit au président Sarkozy de visiter un élevage en Bourbonnais. Après ce déplacement, on a pu lire dans Le canard enchaîné ceci : « Problème, l’aéroport de Clermont-Ferrand n’est pas équipé pour ce type d’appareil. L’Airbus A330 ne sert jamais pour couvrir une aussi courte distance. Pas grave, les services du Château ont aussitôt fait d’acheminer, grâce à l’aimable concours d’Aéroports de Paris, sur des camions, tout le matériel nécessaire à cette visite de 2 heures. Soit un push-back (sorte de tracteur à pousser les avions) plus une passerelle adaptée à ce modèle d’Airbus, plus une grue permettant de charger les engins décrits ci-dessus. ». Je ne me souviens pas d’avoir entendu alors un de censeurs si objectifs faire mention de ces détails plutôt encombrants.

Ils sont bien semblables à l’objet de leur adoration : faibles devant les forts, forts face aux faibles.