Caleb mort, Mezoke blessé… émeutes, exécutions et actes de terrorisme se multiplient contre les aliens présents sur terre. Mais à qui cette montée de violence isolationiste profitera-t-elle ?
Scénario de Sylvain Runberg, dessin de Serge Pellé
Public conseillé : Tout public
Style : Science-fiction Paru chez Dupuis, le 21 Septembre 2012 Share
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Le Style et le contexte
Orbital est une série de SF pure et dure. Le récit se passe dans un avenir assez lointain, où les contacts avec des civilisations Aliens se sont multipliés. Pourtant, la cohabitation avec les autres civilisations n’est pas gagnée. Pour garantir une paix entre tous ces peuples si différents, l’ODI assure la médiation de cette confédération. Ses représentants, triés sur le volet, sont des ambassadeurs de haut vol et de redoutables agents de terrains.
Caleb Zwany et Mezoke Izzuae en sont deux représentants. Couple antinomique, Caleb l’humain doit apprendre à vivre avec sa partenaire Mezoke, la Sandjarr noble. Ce qui n’est pas naturel entre ces 2 peuples qui se considèrent comme ennemis héréditaires. Lors les épisodes précédents, ces deux là ont appris à travailler ensemble pour préserver une paix fragile dans un monde en perpétuel conflit d’intérêt entre humain et Aliens.
D’ailleurs, le dernier volume s’est fini tragiquement. Encadrant une cérémonie de réconciliation à Kuala Lumpur entre les humains et les achérodes, les 2 agents sont tombés sur un Alien, d’un genre inédit, indétectable et détruisant tout sur son passage. Risquant le tout pour le tout, ils ont étouffé l’affaire pour éviter de faire capoter la cérémonie et sont venus à bout du Varosash, grâce à leur vaisseau (un névronome) et à son pilote. Mais dans l’ultime bataille, les 2 agents ont été touchés. Si Mezoke s’en tire avec peu de dégât, Caleb a eu le cerveau grillé…
L’histoire du tome 5
Ce nouveau tome commence donc sur de mauvaises nouvelles. Caleb mort ? Mezoke blessé… et de gros dégâts provoqués par l’alien “insimilé”.
Les isolationnistes ont trouve un écho dans la population. Suite aux exécutions et actes de terrorisme, les émeutes et agressions ne cessent de se multiplier sur les Aliens présents sur terre. Les armes parlent de nouveau et la population s’agite, loin de l’apaisement que la cérémonie de réconciliation devait apporter.
De son côté Mezoke, seule survivante de l’affrontement, est accusée de trahison. Petit pion sur l’échiquier politique, elle est lâchée par ses supérieurs et sert de bouc émissaire. La tension monte encore avec l’arrivée d’un groupe de terroristes terriens sur la station Orbital. Le désordre qui s’en suit permet à Mezoke de mettre à profit ses extraordinaires capacités pour s’enfuir et rejoindre son ami…
Ce que j’en pense
Sylvain Runberg et Serge Pellé réinventent la SF à papa. Avec Orbital, ils donnent un nouveau souffle pour ce genre un peu vieillissant en apportant densité et dramaturgie aux histoires. Pourtant Orbital n’est pas sans rappeler la série de mon enfance : Valérian de Mezières et Christin. On y retrouve avec bonheur un couple antinomique au centre de l’histoire et une variation infinie des lieux et personnages (en scénario et en visuel) que suppose le genre. Comme dans Valérian, le bestiaire est particulièrement travaillé, donnant lieu à toutes sortes de délires visuels et des décors variés impressionnants. Mais l’analogie s’arrête la. Valérian est une série “jeunesse”, assez drôle et décalée, tandis qu’Orbital se veut plus “adulte”. Tout en utilisant avec bonheur les codes du genre, Sylvain Runberg ammène une dimension politique et sociale au récit. Exit la comédie, et bienvenue dans le Space Opera aux thématiques sérieuses et profondes. Orbital est une série qui surfe sur 2 genres : Distraction, avec son univers futur coloré et exotique et ses scènes de bataille, Réflexion sociale avec des Aliens et des humains qui s’affrontent pour le pouvoir, et la supériorité (ethnique, sociale, religieuse..). Trahison, amertume, déception… on en revient toujours là.
Et Le dessin ?
La première qualité d’Orbital est visible immédiatement. C’est le travail de Serge Pellé. Avec son dessin réaliste, il nous plonge dans des ambiances variées et immersives. Ses grandes cases cinématographiques nous transportent d’une page à l’autre dans un décor de Blade-runner ou du 5eme élément.
Son trait précis et détaillé est mis en valeur par une mise en couleur directe particulièrement riche. Il n’y a pas à dire. Son dessin expressif est une pure merveille de virtuosité. Si vous appréciez les décors somptueux, vous allez être servis. Serge Pellé nous plonge dans les entrailles d’un vaisseau, ou dans une architecture urbaine vertigineuse.
Pour ne rien gâcher, Pellé fait preuve d’une imagination sans borne pour son bestiaire. Ses aliens (inattendus, différents, répugnants, mignons…) sont un ravissement pour l’imaginaire.
Pour résumer
Vous aimez la SF, ou vous voulez commencer à vous initier à ce genre ? Orbital est fait pour vous. Avec ce 5eme tome, Runberg et Pellé vous embarquent dans une aventure digne d’un grand Space Opera. Entre pur divertissement, et réflexion sur la nature humaine, vous serez emballé par la virtusité graphique de Pellé, et la profondeur inattendue du scénario de Runberg. Un bon mélange à consommer sans modération.
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