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Pendant ce temps, en Italie...

Publié le 27 septembre 2012 par Omelette Seizeoeufs
 

Evidemment, on parle de l'Espagne, à juste titre. Comme exemple, l'Italie est sans plus proche de la France. D'abord par la taille de son économie, mais également par sa chronologie, étant encore posée au bord du précipice.

  • Novembre 2011 : "Italie : nouvelle vague de mesures d'austérité votées au Sénat" (celles de Berlusconi)
  • Décembre 2011 : "Le gouvernement italien adopte un nouveau plan d'austérité." (celles de Monti)
  • Juillet 2012 : "Une piqûre de rappel d'austérité pour l'Italie"

On ne se contente pas non plus de couper les dépenses, on fait dans la réforme structurelle aussi :

  • Janvier 2012 "Rome adopte un plan de libéralisation pour relancer la croissance"

Et le résultat ?

 
  • Mars 2012 : "Plombée par l'austérité, l'Italie plonge dans la récession"
  • Juin 2012 : Les Echos s'inquiètent : "L'austérité, mauvais remède à la crise européenne" (Mais attention, c'est l'avis d'une économiste américaine.)

Et enfin :

  • Septembre 2012 : "L'Italie revoit à la hausse ses prévisions de déficits"

Même en termes d'assainissement des comptes publics, c'est pire que du sur-place. L'austérité coûte plus cher que l'absence d'austérité :q

La récession qui frappe l'Italie sera deux fois plus violente cette année qu'estimé initialement et elle se poursuivra l'an prochain, a annoncé jeudi le gouvernement en relevant ses prévisions de déficits et de dettes, en dépit des mesures d'austérité annoncées ces derniers mois.

Rome prévoit désormais une contraction de 2,4% du produit intérieur brut (PIB) cette année, un chiffre doublé par rapport aux prévisions présentées en avril.

Cette dégradation se traduit mécaniquement par un creusement du déficit budgétaire: il devrait représenter 2,6% du PIB, contre 1,7% prévu au printemps, et 1,8% l'an prochain, contre 0,5%.

Mais, et c'est là où cela devient bizarre, Monti explique que de toute façon il fallait passer par là pour garder un peu d'influence auprès des interlocuteurs européens :

"Si l'Italie ne poursuivait pas résolument sur la voie qu'elle a empruntée, les marchés ne se contenteraient pas d'envoyer des signaux négatifs mais l'Italie aurait plus de difficulté pour continuer à exercer l'influence qu'elle a récemment exercée sur la scène politique et économique européenne", a dit le président du Conseil.

Vous êtes dans une récession pour rien, avec son lot de chômage et de souffrances, les déficits explosent et la perspective pour l'avenir est pire que plombée, mais… c'est bien, parce que sinon l'Europe vous auriez laisser tomber.

Pour les marchés, c'est pareil :

ROME, 25 septembre (Reuters) - L'Italie a adjugé mardi 5,437 milliards d'euros de dette à deux, quatre et neuf ans, un montant qui se situe juste en-dessous de la fourchette annoncée, avec des rendements en nette baisse.

Tout va bien, on prête sans trop compter. Bien sûr, la BCE est plus ou moins derrière. Mais, en principe, la crainte des marchés étaient que, sans "réformes", les déficits exploseraient. Voilà qu'ils explosent quand même, et du coup ce n'est pas grave, puisqu'au moins l'économie italienne n'en profite pas.

 

Autrement dit, les déficits ne sont pas graves du moment que vous faites souffrir les gens. A la base, il faut de la douleur. C'est le message d'Angela Merkel :

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé mardi que l'Europe ne pourrait sortir plus forte et compétitive de la crise actuelle que si ses membres mettaient en place de douloureuses réformes et optaient pour des politiques budgétaires plus responsables.

Il faut que ça fasse mal. L'argent, la dette, tout cela est secondaire. Mais il faut souffrir. Y a que ça de vrai.


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