Magazine Humeur
Par Spike Il y a quelques mois, nous avons déjà parlé de langage corporel et des gestes de la séduction avec cet excellent article de SpanishK. Aujourd’hui, en faisant les photos d’un relooking passé, je me suis fait une réflexion susceptible d’être intéressante pour tout le monde, d’où ce petit article. Le langage corporel, ou comment le besoin de validation peut vous faire passer de la stature de président à celle d’un secrétaire d’état délégué à l’agriculture. Ou pire, si jamais ça exise. De la confusion entre l’auto-censure et l’auto-limitation des gestes Si vous n’êtes pas encore en prison à votre âge, c’est que vous avez compris les bénéfices de l’auto-censure. Depuis que votre papa vous a appris à l’école primaire que plus tard vous n’auriez pas le droit d’arracher les soutien-gorge des filles pour voir ce qu’ils contenaient, vous vous êtes faits à l’idée de devoir composer avec cette interdiction de céder à vos pulsions, et vous vous censurez aujourd’hui, à raison, une palette de gestes beaucoup plus large, qui va de celui de se sortir un vers du nez au feu rouge, jusqu’à celui de regarder avec trop d’insistance une personne défigurée par un vilain accident. Va pour l’auto-censure, il faut bien composer, pour vivre en société. Mais la censure n’est pas la limitation. Personne ne vous demande d’exhaler la grâce d’un danseur de tango argentin lorsque vous descendez chercher le pain le matin, mais prenez conscience qu’un geste devient dramatiquement laid, et ce à effet immédiat, lorsqu’il est limité dans l’espace. Vous traversez une salle de restaurant et vous avez envie de regarder autour de vous ? Cédez à l’envie si vous voulez, ou bien résistez si ça vous fait plaisir, mais décidez-vous franchement. La solution intermédiaire du regard en coin est plus affreuse que tout, et enlève à celui qui l’applique tout le crédit que son apparence aurait pu lui donner. Avez-vous remarqué, à l’heure de la sortie des bureaux, la démarche de Playmobil que se payent nombre de cadres encostardés ? Bras pendant immobiles le long du corps malgré la marche – ce qui mine de rien constitue un défi à la gravité -, ils semblent se déplacer en tous lieux comme sur un tapis roulant permanent. Les exemples ne manquent pas, un peu de discernement dans un verre d’observation vous les révéleront, et tous concourent à cette conclusion que je me suis faite récemment : lorsqu’une gestuelle (un « langage corporel ») paraît étrange, inadapté, ou carrément à chier, la cause est rarement physiologique (à moins d’être né avec des articulations de Playmobil), mais presque toujours dans la limitation, déclinaison sur la gestuelle de cette bonne vieille volonté de ne pas déranger, de ne pas encombrer, de ne pas se faire remarquer. Ca vous rappelle quelque chose ? Mais alors, le bon langage corporel : saute partout et gesticule comme un singe en cage ? Comme le démontrent involontairement quelques vidéos rigolotes qui traînent sur le net et que la charité nous empêche de citer, gesticuler en tous sens constitue rarement une bonne base de départ pour l’apprentissage d’un langage corporel un peu distingué. Rester immobile comme une momie dans ses bandelettes non plus. Comme toujours entre ces deux extrêmes – le premier amusant, le second effrayant – la vérité est ailleurs, et notamment dans un concept qui contient tout (c’est d’ailleurs la définition de l’intelligence, simplifier en quelques phrases clés) : l’absence de validation. Hé oui, dans la vie comme dans l’autobus, ne demandez jamais à autrui de valider votre ticket. Vous avez déjà fait passer des entretiens d’embauche ? Rompu avec quelqu’un qui vous aimait ? Engueulé votre petit frère ? Senti que vous étiez, pour un temps donné, dans un rapport de force avec votre interlocuteur qui vous était favorable ? L’avez-vous senti, au moins une fois, dans l’attente de votre réaction pour agir, comme suspendu à vos lèvres et au moindre mouvement de votre main ? Avez-vous remarqué qu’il perdait à vos yeux dès lors toute crédibilité et tout intérêt ? Bien, vous avez donc compris le concept de validation, mais vous ne l’appliquez pas. J’ai plusieurs centaines de clients par an, dans mes cours de séduction et mes relookings. Plusieurs centaines de personnes qui lisent SpikeSéduction parfois depuis plus de 2 ans, qui ont économisé des semaines, des mois, voire des années pour s’offrir une intégrale séduction + relooking, qui ont lu toutes mes aventures, tous mes articles, toutes mes lettres de la semaine, qui me connaissent parfois mieux que ma propre mère. Quand la journée d’atelier arrive, que font-ils ? Rien. Ils n’entrent pas dans le café du rendez-vous parce que je ne leur ai pas dit d’entrer. Ils ne s’asseyent pas tant que je n’ai pas dit où j’avais envie de m’asseoir. Ils ne parlent de rien avant que je n’amorce le sujet, et cherchent dans mon regard l’approbation avant de répondre. Quand je parle, ils complètent seuls en marmonnant la fin de mes propres phrases. Quand je remue une narine, ils laissent immédiatement en suspens ce qu’ils étaient en train de dire, pensant que je voulais les interrompre, alors que je ne voulais qu’éternuer parce qu’un pollen passait par là. Ils abdiquent toute autonomie (y compris dans leur gestuelle) au nom de la demande de validation par la personne autorisée. Il est enfantin de croire encore aux bienfaits de la singerie. Singer Superman, Tyler Durden ou même Cary Grant ne vous fera jamais que ressembler à des singes (savants, au mieux). Prenez le temps de réfléchir au concept de validation, déclinez le aux gestes de la séduction, et plus globalement à votre langage corporel. Réalisez qu’à chaque fois que vous exhibez une demande de validation, même par un regard vaguement suppliant d’une seconde en attente de réponse, vous chutez immédiatement de plusieurs étages dans l’estime de votre interlocuteur. De l’absence de validation, du langage corporel, des gestes de la séduction, de l’énergie, de la frame, et de bien d’autres choses, il est question sur notre forum séduction Source : http://www.spikeseduction.com