Inspirez, expirez
Deux vidéos et un ensemble de photographies de l’allemand Christoph Keller sont montrés à la galerie Ilka Bree. L’artiste que le Centre Pompidou accueillait en 2011 réalise des œuvres à la croisée de l’art et de la science. Parmi les pièces exposées, «Verbal/Nonverbal», vidéo couleur de 20 minutes, met en scène des personnes ayant accepté de participer à une expérience. Assises dans des fauteuils de bureau, installées face à la caméra, elles sont invitées à expirer et inspirer dans un ballon de baudruche qui contient un gaz hallucinogène. Après avoir répété l’action durant plusieurs minutes, les visages des cobayes se détendent. Certains sont pris de fous rires quand d’autres tentent d’expliquer ce qu’ils ressentent.
«Verbal/Nonverbal» est conçue comme une métaphore sur la relation entre spectateur et art contemporain. La vidéo évoque dans un premier temps la posture sérieuse et circonspecte que le visiteur adopte dans un lieu d’exposition et la transformation de cette relation à travers l’expérience qui est faite des œuvres. Entre construction et déconstruction de soi, le travail de Christoph Keller, à la fois très drôle et déroutant, tend à démontrer que l’art est le dernier espace dans nos sociétés contemporaines rendant possible l’expérience subjective.
«Verbal/Nonverbal» jusqu’au 22 novembre, au 7, rue Cornac. Vernissage ce soir à 18h30.
Dans les nuages
L’exposition «Du classicisme» à la galerie Cortex Athletico met à l’honneur les artistes Benoît Maire (Prix 2010 de la Fondation Ricard) et Alexandre Cecchetti. L’occasion de voir des œuvres inédites réalisées autour d’un même thème : les nuages. Benoît Maire expose un ensemble de peintures toutes de format vertical au côté d’une sélection d’une vingtaine de dessins réalisés au crayon par l’artiste italien. La question du paysage et du romantisme est au cœur des pièces. L’exposition elle-même est conçue comme un paysage dans lequel les visiteurs se promènent. D’ailleurs, des appeaux sont à leur disposition – une idée d’Alexandre Cecchetti. Une manière, selon Thomas Bernard, directeur de la galerie, «de relier les œuvres et les visiteurs entre eux».
«Du classicisme» jusqu’au 17 novembre, au 20, rue Ferrère. Vernissage ce soir à 19h.
Pendant ce temps, ailleurs
Non loin des Chartrons, aux Quinconces, les curieux feront le détour par la galerie D.X pour profiter d’une triple exposition qui court déjà, un « Group Show » qui réunit des artistes d’horizons très différents. On trouvera cependant en filigrane un regard proche sur la ville qui relie les œuvres aux codes proches du street art des Franco-Allemands Chérif et Geza, les toiles très cinématographiques du Parisien François Bard et le travail chromatique déstructuré de Jorge Enrique, Cubain exilé à Miami.
«Group Show» jusqu’au 13 octobre, au 10, place des Quinconces.
Enfin, on vient de loin aussi, et même de Tasmanie (!), pour montrer ses œuvres au Musée de la Création franche, à Bègles. Ils sont huit en tout, dans la veine de l’art brut et branches apparentées dont l’établissement fait l’active promotion, pour une exposition dont le coup d’envoi sera donné samedi. •
Camille Carrau, avec SLJ
«Visions et créations dissidentes», dès samedi et jusqu’au 25 novembre, au 58, avenue du Mal.-de-Lattre-de-Tassigny, à Bègles. Vernissage samedi à 18h.