Depuis le 20 juillet 1969 et les premiers pas de Neil Armstrong (R.I.P.) sur la lune, on sait que la visite de notre satellite ne ressort plus de la science-fiction. Et puisque les Américains n’y ont pas découvert d’affreux hommes verts armés de haches pour décapiter du sympathique astronaute, ni même des cailloux tueurs comme voulait nous le faire croire ce coquin de Gonzalo Lopez-Gallego avec Apollo 18, ces missions lunaires n’ont rien à voir non plus avec le fantastique.
Alors pourquoi choisir de vous parler ici de ce coffret DVD dédié aux aventures sélénites du cinéma ? Parce que sur les quatre films très cheap que propose de voir Artus Films, deux au moins mettent en jeu des éléments fantastiques et/ou horrifiques.
Dans Missile to the Moon de Richard E. Cunha (1958), réalisateur de courte durée qui compte dans son palmarès une Fiancée de Frankenstein et une She Demons, deux détenus évadés trouvent refuge dans une fusée prête à décoller. Ils acceptent de se rendre sur la lune (après tout, c’est mieux que de retourner en prison) en compagnie d’un professeur et d’un couple inattendu, où ils vont rencontrer une communauté de femmes en tenues moulantes en proie à un rapide déclin ; ces demoiselles en détresse, avec lesquelles les deux détenus n’hésitent pas à flirter malgré le contexte tragique, se défendent de leurs ennemis en libérant l’affreuse, la terrifiante, l’innommable « reine des ténèbres », en fait une araignée en caoutchouc dotée d’yeux fixes qui se déplace à la vitesse étonnante de la limace au galop. À côté d’elle, les êtres de pierre qui peuplent la surface lunaire font figure de vainqueurs du 100m.
Le sujet tout entier de Mutiny in Outer Space (Hugo Grimaldi, 1965) a trait au genre qui nous intéresse, mais pour autant, il ne lui fait pas honneur. Venu tout droit de la lune, transporté sournoisement dans des échantillons de cailloux, un fongus mutant s’amuse à grignoter les habitants d’une station orbitale. Mis en appétit, le fongus commence à se développer autour même du vaisseau, à la façon d’une gigantesque barbe à papa ; il faudra tout l’ingéniosité des Terriens pour se débarrasser de l’inextinguible champignon sélène et de son vorace appétit.
On préférera néanmoins, dans le même coffret, De la Terre à la lune de Byron Haskin (1958), adaptation du roman de Jules Verne, ainsi que Project Moonbase (Richard Talmadge, 1953) sur un scénario de Robert A. Heinlein : moins fantastiques, mais plus regardables.