Après un joli succès au Québec, le nouvel album de Jérôme Minière, « Le vrai le faux », est sorti en France le 24 septembre 2012 chez Wagram Label.
À 40 ans et après une quinzaine d’années de métier (son premier album »Monde Pour N’importe Qui » est sorti en 1996), Jérôme Minière vient probablement de nous proposer son meilleur disque avec « Le vrai le faux », un disque surprenant où il examine les liens entre le réel et l’imaginaire. Il me fait penser surtout au Jérôme Minière des années 90, au concept-album La nuit éclaire le jour qui suit, aux souvenirs , … mais pas de l’enfance.
Jérôme nous surprend et nous ouvre un peu la porte de son adolescence que ça soit niveau textes ou plutôt (et surtout) influence musicale. C’est drôle, j’avais y a pas mal de temps lu un article sur Jérôme Minière et dans lequel on disait qu’avec son deuxième opus les soucis d’être trentenaire se dessinaient bien loin et que finalement Jérôme a atteint « l’âge adulte » à 26 ans (donc pour certains c’était avec la sortie de son deuxième album La nuit éclaire le jour qui suit). Je me suis alors demandé quel genre de disque va-t-il pouvoir nous pondre d’ici 10-15 ans, et à 40 ans va-t-il se contenter d’un ringard best-of ?
Je retrouve quand même une réponse à mes questions avec « Le vrai le faux » et que je trouve plus sublime que Coeurs ! Les arrangements se complètent à merveille avec les textes; et puis y a cette impression de voyage enivrant -loin de cet ode à la lune- avec un changement d’atmosphère et de rythme tout au long du disque.
S’entourant de guitares électriques, de claviers et de la boîte à rythmes comme instruments de bases, Jérôme Minière a pondu des sublimes chansons pop et des tubes à en devenir. On peut penser à Le monde est là, Rien à vous dire, Avril (dans la version québécoise, on retrouve l’enivrante Bia) , L’indifférence … et puis mon gros coup de coeur avec la surprenante pièce instrumentale Une chanson toute nue (avec Albin de la Simone).
Petit HS, comme le disait Jérôme Minière dans Metro Montréal c’est le décès de Lhasa de Sela qui les a rapprochés Bia et lui : « Nous nous étions retrouvés plusieurs à une cérémonie, et nous nous étions dit que la meilleure façon de continuer à avancer était de faire des projets ensemble. Bïa et moi avions fait une chanson pour Haïti ensemble, et c’est comme ça que j’ai eu l’idée de faire la pièce Avril avec elle ! ». Ce qui rend cette chanson encore plus magique !
Mais avant de vous donner nos impressions sur ce magnifique album et de partager avec vous notre entrevue avec Jérôme, on vous laisse avec cet appel à l’évasion et aux voyages aux cotés de l’artiste et de ses agréables chansons et vidéos (pour ne pas dire, notre best-of à nous de Jérôme Minière) :
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Dans ton oreille : Un refrain qu’on fredonne et qui nous quitte plus, une chanson qui parle de l’amour et de ses couleurs .
- Complainte d’un produit de l’imagination : Un texte sublime et poétique, entre une dénonciation -avec hunour- du système et de la société, Jérôme (ou plutôt sa chanson qui chuchote dans le transistor) se pose pas mal de questions …
Vous devriez être confortablement installé dans des conditions d’écoute optimales
Mais je ne suis qu’une chanson et je suis un peu inquiète
Car je ne sais pas trop qui vous êtes
L’auteur m’a laissée tomber sur un disque avec d’autres chansons que je n’aime pas du tout
Pour être vendue comme une esclave sur les étalages
Et je ne sais pas si on va s’entendre vous et moi, je ne sais pas
Je vous imagine un peu, mais tout reste très flou…
- Un Magasin qui n’existe pas : Une des plus belles chansons de Jérôme, une magnifique pièce pop-rock qu’il avait fait chuchoter à Lhasa sur son album Jérôme Minière chez Herri Kopter
Dans un magasin qui n’existe pas
J’ai acheté du silence
Des instants calmes et paisibles
Dans un magasin qui n’existe pas et ça ne coûte rien
- Trains :
Avoir été cynique n’a pas suffit
Il faut se rendre à l’évidenceC’est un bonheur de croire un tas de choses
comme un enfant, un débutant
Un tas de chosesLes trains deviennent ennuyeux à la longue
Cela ne ressemble plus au premier voyage
Mais il faut bien se rendre à l’évidence