Subventions publiques à la voiture électrique. Le gouvernement devrait profiter de l’inauguration du Mondial de l’Automobile, le 29 septembre, pour annoncer un effort concernant la multiplication des bornes destinées aux voitures électriques.
Un article du Cri du contribuable.
Cet effort, dont le coût devrait atteindre 300 millions d’euros cumulés en 2014, est une aberration puisque le marché du véhicule électrique n’existe pas. Il s’agit d’un fantasme que les écolos tentent de transformer en fable industrielle.
Même les modèles leaders du marché ne trouvent pas preneur. En 2012, les trois voitures les plus vendues étaient la Bluecar de Bolloré (1 300 exemplaires), la Renault Kangoo électrique (1 058) et la Nissan Leaf (258). Au total, il ne s’est écoulé que 1 594 voitures électriques durant les 4 premiers mois de l’année 2012. La Commission européenne estime la part optimale du marché de la voiture électrique à 2% d’ici à 2015.
Trois cent millions d’euros dépensés pour 44 000 prises
Dans ce contexte, le gouvernement avait le choix entre attendre et implanter des prises si la demande émerge un jour. Ou bien jouer la politique de l’offre en installant des bornes ici et là.
Sauf surprise, il a choisi la seconde solution au prétexte que c’est la multiplication des installations qui, comme l’affirment Renault ou PSA, alimentera les carnets de commande des industriels.
Ce choix va coûter cher aux contribuables. À l’issue du Grenelle de l’environnement, en 2009, le gouvernement avait fixé un objectif de 4 millions de bornes (dont 400 000 en service public) d’ici à 2020, pour 2 millions de véhicules rechargeables. Selon le rapport remis au gouvernement en 2011 par le sénateur UMP des Alpes maritimes Louis Nègre, l’État devra débourser 300 millions d’euros pour financer 44 000 prises raccordées dans 25 agglomérations françaises d’ici à 2014. Le coût par prise s’échelonne de 4 000 à 9 000 euros pour une puissance de 3KVA qui ne permet même pas de recharge rapide ou ultra rapide !
Un marché perfusé à coups de super primes
Les bornes ne sont pas le seul coût lié à l’électrique : depuis cet été, l’aide gouvernementale versée pour l’achat d’un véhicule 100% électrique est passée à 7 000 euros. C’est donc le contribuable qui finance, par exemple, la réduction de 20 700 euros à 13 700 euros du tarif d’une Renault Zoé ou encore la baisse de prix vertigineuse que Peugeot à consenti pour solder son stock de « Ion ».
Si le gâchis de l’électrique ne date pas d’hier, il a pris de l’ampleur avec l’Autolib de Bolloré. Sans le savoir, les contribuables sont imbriqués dans le projet du patron breton. Les communes injecteront 50 M€ sur un total de 110 M€ d’investissement pour l’ouverture des stations d’accueil. La seule ville de Paris fournira 35 millions d’euros, soit plus de 50 000 euros par station.
Les contribuables à la rescousse du mirage électrique
Mauvais budgétairement, le choix de subventionner le 100% électrique est aussi une erreur industrielle. Bien que tous les grands constructeurs automobiles disposent d’un véhicule électrique pour la vitrine, les plus solides, comme Honda (CR-Z 2011) ou Toyota (Auris/Prius), ont d’abord misé sur le « Mild Hybrid ». Il permet de rouler électrique grâce à un petit moteur (autour d’une dizaine de Kilowatt) puis de passer au thermique sur route, dès que les choses se corsent.
Pour sa part, Renault Nissan a investi 4 milliards d’euros dans la filière électrique. La marque au losange envisage de vendre 1,5 millions de véhicules à pile d’ici à 2016.
Un objectif impossible à tenir selon les spécialistes du secteur qui craignent que les contribuables servent, une nouvelle fois, de rustine financière lorsque le mirage électrique se sera dissipé.
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