Laure est très nostalgique de Paris, de la liberté de mouvement et de l’inconscience de la vie parisienne. Elle est spectatrice d’une guerre qui n’en porte pas encore le nom. Chacun ferme les yeux sur les malheurs d’autrui. Les occidentaux vivent privilégiés dans leurs quartiers et semblent pour la plupart indifférent à la guerre que ce livre les communautés. Laure est révoltée par ce qu’elle voit mais n’a pas vraiment de conscience politique à mon sens. Elle semble très candide, elle se révolte face à des actes isolés (tabassage, vol, saccage, isolement) mais se semble pas mesurer l’importance du conflit qui se joue alors en Algérie. Elle ne mesure pas les enjeux, ne voit, par exemple, dans les absences de Felipe que tromperie alors qu’il fait la guerre civile en tant que membre du FLN. Elle est incapable de se positionner dans ce conflit même si l’image très négative (voir parfois caricaturale) donnée des colons me laisse penser que son cœur penche pour le FLN. Dans ce récit la guerre est insidieuse, tellement présente qu’elle en devient banale. Comme si la frontière invisible entre les quartiers, les check-points, le couvre-feu faisait partie de la vie qu’il fallait vivre avec. La candeur de Laure m’a gênée, je l’ai trouvé parfois très auto-centrée, elle analyse les éléments à son petit niveau sans les voir dans la globalité. Toutefois j’ai beaucoup apprécié l’écriture fine et vive de l’auteur.
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♦ Le glacis de Monique Rivet
Editeur : A. M. Metailie
ISBN : 2864248492
Parution : janvier 2012
Prix : 14 €
Pages : 131
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