Hier, j’étais fatiguée. Ma soirée de la veille sûrement et le fait qu’en ce moment, mes nuits soient baignées de rêves/cauchemars avec des histoires de robots, de désert et d’autres symboliques que je n’étalerai pas ici car je ne veux pas tout dévoiler de ma psyché, n’est ce pas.
Toujours est-il qu’hier tout me mettait sur les nerfs,
Mon réveil qui sonne trop tôt, mon chéri, le chat, la nana du métro qui avance trop lentement, le gars du métro qui fait semblant de ne pas voir le papy qui veut s’asseoir, la sensation que je suis en train de tomber malade et qu’un rhume tente de s’installer avec perte et fracas sur mon petit corps.
TOUT.
M’enfin, je me connais, c’est un peu comme d’hab, j’ai accumulé des émotions, de la frustration, des interrogations et j’ai fait la bombe à retardement. Donc après quelques semaines et jours, à récupérer des choses par ci, par là, ça finit par se matérialiser par ma “mauvaise humeur”. Arrivée au boulot, j’étais toujours aussi ronchon et après avoir lancé un « bonjour » amorphe au possible, je me suis claquemurée dans mon bureau, évitant les intéractions diverses et variées. Je me sentais à fleur de peau. Avant, je me sentais désolée d’être comme ça en présence d’autrui. Je crois que je n’appréciais pas d’offrir un « visage désagréable » et une émotivité trop présente aux gens. Je voulais rester de bonne compagnie. Maintenant, je laisse filer et j’attends que ça passe. Après tout, c’est une émotion comme une autre donc autant l’accepter. Du coup, j’avais besoin de solitude hier. Chose qui a perturbé quelques uns de mes collègues qui sont ainsi venus (l’air inquiet) me demander à plusieurs reprises si ça allait bien aujourd’hui ? Ha ha. J’ai trouvé leur sollicitude vraiment mignonne, mais je suis restée dans mon introversion toute la journée.
En rentrant je sentais que la mauvaise humeur avait laissé place à une douce mélancolie. Je passais par le parc à côté de chez moi. Il pleuvait des cordes, mais je m’en foutais, j’étais bien enveloppée dans ma parka tout terrain qui me permet de braver les vents les plus coriaces. Je marchais doucement, baissant la tête pour me protéger de la pluie quand je sais pas pourquoi, j’ai eu l’envie subite de me retourner.
Et là j’ai vu le ciel orange (nan, je n’avais rien consommé d’illicite). Ca m’a fait bizarre, c’était insolite, poétique et doux. Je suis restée un moment à contempler le spectacle. Puis j’ai pris mon appareil et j’ai essayé de saisir l’instant. J’aime bien ce genre de moment, j’ai l’impression que le temps s’arrête, que plus rien n’existe. Comme s’il ne restait que le ciel et moi toute petite face à cette immensité. Dans ces cas là, je comprends enfin la notion “d’instant présent”.
Seule au monde, j’étais.
Au bout d’un moment, j’ai quand même senti le froid (et la faim aussi) et j’ai recommencé à marcher. Puis j’ai eu l’envie de me retourner à nouveau pour garder en tête cette image. Et progressivement, je suis sortie de ma bulle, je me suis sentie à nouveau d’humeur badine, je retrouvais un peu de chaleur humaine.
D’ailleurs ça n’a pas loupé, j’ai du retrouver un air avenant car une surveillante s’est avancée vers moi et m’a dit : c’est beau n’est ce pas ? J’ai acquiescé. Puis elle a rajouté : on va pas se plaindre, on a bien de la chance d’être ici.
J’ai une nouvelle fois acquiescé : oui, c’est vrai qu’on a bien de la chance d’être ici…vous avez raison. Alors je sais qu’il ne faut pas voir de signes là où parfois il n’y en a pas, mais je décidais en rentrant de prendre sa petite phrase comme une forme de réponse à mes questionnements les plus obscurs et de profiter de cette petite pincée d’optimisme, qui me manquait, pour laisser partir ma mélancolie (nécessaire) du moment.