" Non vraiment, j'aimerais mieux pas..."
Pas de vote pour les étrangers, pas de loi contre le cumul des mandats, pas de transparence quant à ce que les députés font des 5000 euros de frais de représentation (IRFM) qui leur sont aveuglément accordés...
Sans doute est-ce là une raison de plus de désespérer du Parti Socialiste, parti de nantis (et d’apprentis-nantis) lâches et veules... cause de l'impossibilité pour un homme de gauche de se réconcilier avec un parti qui, avant même de formuler la moindre promesse, a déjà commencé de renier la gauche, trahissant plus vite que son ombre ; de là à penser que sa seule raison d'être, son seul talent, sa vraie vocation est la trahison...
Quant à ce Claude Bartelone en particulier, nouvellement élu Président de l'Assemblée nationale…
Pas fous les députés, ils savent à qui confier leurs intérêts ! A un Bartelone aussi charismatique qu'un gardien de square ; voilà encore deux mois, 99% de l'électorat était bien en peine de lui trouver une raison d'être et d'avoir été... en politique ces 20 dernières années.
Elu d'un département paria où l'abstention règne en maîtresse, aujourd'hui Président de l'Assemblée nationale, ce qui fait de Claude Bartelone le 4e personnage de l'Etat (par les temps qui courent, autant dire... le dernier des hommes)! ce poste n’est pas simplement un cadeau fait à ce petit homme qui, des années durant, à cloche-pied, a su boire la soupe amère des obscurs de la politique, et ce jusqu'à la tasse et sans se plaindre, mais bien plutôt, la patience étant souvent récompensée, son élection au perchoir de notre Assemblée est bel et bien « un prêté pour un rendu » que Claude Bartelone a déjà commencé de rembourser en prenant soin de ne pas bousculer les mœurs d’une Assemblée qui, bon an mal an, n'a de compte à rendre qu'à elle-même, un peu à l’image d'une mondialisation sans foi ni loi, excepté pour les plus forts…
Comme quoi...
Renvoi d'ascenseur à la vitesse de la lumière la gestion bartelonienne de cette Assemblée composée principalement de notables élus par des électeurs mendiants qui n’ont de cesse de faire la manche ! Claude Bartelone, manifestement plus opportuniste que téméraire, ayant pris soin de s’accorder, au passage, une petite rallonge parce que... "Pourquoi pas, après tout ! Et puis, on ne vit qu’une fois, alors, autant que ce soit la bonne !" : la venue de son épouse à ses côtés... sans doute pour une meilleure synergie entre une politique du laisser-faire et un « Vite chérie ! Raflons la mise pendant qu’il en est temps !».
Qui à l'Assemblée le lui reprochera ?
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Encore un peu étourdi par cette ascension jusqu'au perchoir suprême, taillé dans le marbre, l’or et l’ennui - perchoir ô combien convoité par des plus médiocres que lui ! -, gageons que cet hiver, le couple Bartelone ira en vacances aux Seychelles, bras-dessus, bras-dessous, clopin-clopant, aux frais d’une vieille République, ancienne princesse devenue mère maquerelle… car si le "Non !" d'un Bartleby avait tous les accents de la rébellion, a contrario, le "Non" d'un Bartelone a une odeur familière, celle de la soumission au principe qui veut que l’on ne morde pas la main qui vous a repêché et sorti de la relégation et qui s’apprête à vous nourrir copieusement ; la main d'une république congédiée qui, aujourd'hui, ne peut guère inspirer que le commentaire suivant : "P'tain ! Y a que les électeurs qui lui ont pas passé d'ssus !"
Et à ce sujet, et pour peu qu'on leur en offre l'occasion, il y a fort à parier que nombre de larrons en foire ne s'en priveraient pas car enfin, derrière chaque député ne trouve-t-on pas un ancien électeur, et derrière un électeur, plus particulièment médecin ou avocat, pour ne rien dire des fils et des filles de... un futur député ?