Après avoir isolé et étudié les génomes de 11 virus, connus sous le nom de phages (ou bactériophages), capables d'infecter et de tuer la bactérie Propionibacterium, qui cause l'acné, ces scientifiques ouvrent la voie à de nouvelles thérapies topiques utilisant ces virus ou des composants de ces virus pour le traitement de l'acné. Ces conclusions, publiées dans l'édition du 25 Septembre de Mbio, la revue de l'American Society for Microbiology, pourraient aussi contribuer au développement de nouveaux outils « génétiques » utiles, comme des gènes et des enzymes, qui peuvent être utilisés contre les bactéries. Une étude soutenue par le National Institute of Arthritis and Musculoskeletal and Skin Diseases (NIAMSD-NIH).
Il y a 2 orientations possibles évidentes, confirme Graham Hatfull de l'Université de Pittsburgh, auteur de l'étude, utiliser directement les phages comme thérapie ou certains de leurs composants dérivés pour leurs activités.
Propionibacterium acnes est un résident normal de la peau humaine, mais ses effectifs augmentent de manière substantielle à la puberté, pouvant entraîner une réponse inflammatoire qui peut mener, à son tour, à l'acné. Bien que les antibiotiques soient efficaces dans le traitement de l'acné, on constate une émergence de certaines souches résistantes de P. acnes, ce qui souligne la nécessité d'améliorer les traitements.
Phages et enzymes, des applications possibles : L'équipe de l'Université de Pittsburgh avec des scientifiques de l'Université de Californie, ont isolé ces phages et des bactéries P. acnes chez des volontaires humains, atteints ou non d'acné, puis procédé au séquençage génomique des phages. Leur constatation est « surprenante » : Les phages s'avèrent tous remarquablement similaires, avec plus de 85% de leur ADN en commun, soit un degré de similitude jamais encore constaté. Un manque de diversité génétique qui suggère, expliquent les auteurs, qu'une résistance des phages à un traitement antimicrobien a moins de risque de se développer. Tous les phages sont porteurs d'un gène qui produit une protéine appelée endolysine, une enzyme capable de briser les parois cellulaires bactériennes et de tuer les bactéries. Des enzymes déjà utilisées pour d'autres applications, précise Graham Hatfull, ce qui suggère que l'endolysine de ces phages pourrait être utile en tant que topique thérapeutique anti-acné. Ces phages pourraient donc, au-delà de leur fonction propre, fournir des gènes et des enzymes, utilisables contre les bactéries qu'ils infectent.
Source :MBio (A paraître) via Eurekalert (AAAS) Could viruses be used to treat acne? Et Going viral to kill zits (Vignette CDC « Propionibacterium (Corynebacterium) acnes from a facial pustule)
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