Les fans inconditionnels de Formule 1 diront que « C’était mieux avant », du temps de Prost et de Senna où la victoire du pilote n’était pas principalement le fait de la performance de sa monoplace mais surtout de son pilotage. Une caricature de cette « ère » nouvelle de la Formule 1 est le Grand Prix de Monaco où la place laissée à la prise de risque et au pilotage est insignifiante puisqu’il est quasiment impossible de doubler sur ce circuit.
Depuis 2000 environ 175 écuries ont participé à au moins une épreuve comptant pour le championnat du monde des conducteurs alors qu’elles étaient moins de 90 dans les années 1950, c’est-à-dire au début de l’essor de ce sport automobile. Ainsi Ferrari, McLaren-Mercedes, Williams ou encore Renault font partie des équipes au plus grand nombre de victoires. Paradoxalement, le nombre de pilotes ayant participé à au moins une épreuve du championnat du monde a fortement baissé : ils sont aujourd’hui 66 pilotes depuis 2000 alors qu’ils étaient presque 300 dans la décennie 1950. On compte parmi les pilotes les plus connus des légendes telles que le brésilien Ayrton Senna, triple champion du monde dont un film-documentaire sorti en mai dernier lui rend hommage, Alain Prost, quadruple champion du monde et rival de Senna, mais aussi l’argentin Juan Manuel Fangio, quintuple champion du monde entre 1951 et 1957 et enfin l’allemand Michael Schumacher, sextuple champion du monde dont le record n’a pas encore été égalé.
Le financement, un aspect essentiel de la Formule 1
Les budgets pharaoniques des écuries automobiles sont en partie à l’origine de la récente réglementation visant à plafonner ces montants. De fait, en 2007 les budgets des onze écuries de Formule 1 atteignaient 2,3 milliards d’euros dont 467 millions d’euros pour McLaren-Mercedes, le plus petit budget étant celui de Spyker, une écurie néerlandaise avec 53,5 millions d’euros. Par ailleurs, les revenus de la Formule 1 semblent à l’image des budgets. En effet en 2009, les recettes totales de cette discipline sportive s’élevaient à 3,2 milliards d’euros, chiffre cependant en baisse par rapport à l’année précédente puisqu’elles étaient de 3,34 milliards d’euros.Ce sport ne néglige pas non plus les pilotes qui bénéficient de rémunérations très attractives. Kimi Räikkönen et Fernando Alonso disposent ainsi des cinquième et sixième meilleurs salaires dans le classement des sportifs les mieux payés. Michael Schumacher était, pour sa part, le sportif le mieux payé en 2005 puisque s’ajoutaient à son salaire chez Ferrari de 35 millions d’euros les sommes payées par ses sponsors tels que Puma, L’Oréal et Vodafone.
La nouvelle limite des budgets des écuries a en outre un impact sur les montants que les sponsors fournissent à ces dernières. Cependant, cette nouvelle réglementation affecte peu les avantages que peuvent retirer les entreprises partenaires et mécènes. De cette manière la banque ING a affirmé, après sa première année de sponsoring pour Renault F1 Team, avoir vu sa clientèle augmenter de 30% dans certains pays. De même, grâce aux victoires de Fernando Alonso, Renault a augmenté ses ventes en Chine, pays où la marque française est dorénavant réputée sportive, jeune et populaire.
Les nouveaux défis des constructeurs et des organisateurs des Grands Prix
L’ensemble des évolutions technologiques et réglementaires de la Formule 1 impliquent de nouveaux challenges pour les constructeurs ; notamment la maîtrise de leurs budgets dans la recherche de performances pour les nouvelles voitures. En ce sens Max Hosley réfléchit actuellement à un règlement plus sévère à l’égard des écuries qui utilisent sans compter les souffleries.Par ailleurs, la Fédération Internationale de l’automobile ou FIA doit aujourd’hui relever trois défis. Le premier consiste en l’amélioration permanente de la sécurité pour les pilotes. Le second, montré du doigt par les aficionados et les commentateurs sportifs, concerne le manque de spectacle. Celui-ci correspond principalement aux dépassements rendus difficiles par les turbulences aérodynamiques créées par les monoplaces dans les virages serrés, ceci expliquant en partie la nouvelle législation imposant le retour aux pneus slicks et des modifications de construction des ailerons. Les contraintes induites par les progrès de la technologie et les attentes des spectateurs sont donc le moteur des courses…
La crise s’insinue dans la Formule 1 en France
Hier, la ministre des sports, Valérie Fourneyron a annoncé que l’Etat ne donnerait aucune aide financière à l’organisation de compétition pour qu’un Grand Prix se déroule en France. Les français devront surement se rabattre sur le prix de Monaco ou se résoudre à regarder les retransmissions à la télévision.
M.F