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Le futur de la Chine

Publié le 26 septembre 2012 par Edelit @TransacEDHEC

Dans les cinq prochaines années, les taux de croissance de l’économie chinoise devraient enfin redescendre de leurs sommets vertigineux. Ceci ne sera pas dû à l’évolution de l’environnement mais témoignera surtout de changements structurels majeurs affectant le pays depuis des années.

Une plus faible croissance démographique

Dans une perspective à long terme, le vieillissement démographique de la Chine diminuera son potentiel de croissance. Dans ce pays, le taux de progression de la population en âge de travailler devrait en effet faiblir considérablement au cours des cinq prochaines années et devenir négatif à l’horizon 2015-2020. D’après les prévisions de la Banque mondiale, ce seul facteur devrait faire baisser les estimations de croissance du PIB en Chine de 0,8 point entre 2011 et 2015.Par conséquent, l’atterrissage attendu n’annoncera pas simplement l’entrée dans une nouvelle phase du cycle mais mettra aussi en évidence une tendance économique qui aura été façonnée par une évolution démographique s’étalant sur toute une décennie. La Chine ne pourra probablement échapper à ce processus, même si elle applique un programme politique exemplaire et bénéficie d’un facteur chance optimal.

Le flot des exportations et des investissements se tarit

La croissance de la Chine est fortement tributaire des exportations et des investissements en actifs immobilisés. Pour les deux, nous anticipons à terme une diminution. Les économies développées entrent dans une longue période de réduction de leurs dettes qui entraînera un ralentissement des exportations chinoises. Concernant les investissements en immobilisations, la politique incitative de 2009-2010 s’essouffle et la marge de manœuvre du gouvernement chinois pour continuer à doper l’investissement est sensiblement réduite.De fait, ces dernières années, les dirigeants politiques chinois ont commis de nombreuses maladresses qui ont fait naître des bulles d’actifs, des excédents de production et ont aggravé la menace sur la stabilité financière.Encouragées par des conditions de crédit accommodantes, des suppressions de coûts sur de multiples facteurs, ainsi que par un solide soutien politique, les investissements en actifs immobilisés ont progressé à pas de géants, prenant une bonne longueur d’avance sur la consommation des ménages. Les réticences à réduire la taille du secteur public ont limité l’espace pour les investisseurs privés. En conséquence, les capitaux privés se sont orientés vers un nombre très restreint d’actifs, notamment sur le marché immobilier, ce qui a suscité l’apparition de bulles. Simultanément, les systèmes de sécurité sociale se développent très lentement dans l’Empire du milieu et ne semblent pas en mesure de prévenir l’aggravation des inégalités sociales.

La résolution de ces problèmes va se traduire par des corrections dans les secteurs sous pression, en particulier sur le marché du logement et des infrastructures. Ces deux secteurs représentent près d’un quart des investissements totaux en immobilisations et contribuent directement pour un dixième du PIB. Compte tenu des liens étroits, en amont et en aval, avec les autres industries, le déclin de ces deux secteurs aura des répercussions sur l’ensemble de l’économie.Toutefois, la structure économique et les institutions politiques de la Chine pourraient permettre une autre issue et lui éviter un déclin brutal à court terme. D’ailleurs, la nature et la gravité des problèmes chinois sont fréquemment mal comprises.

Les chiffres parus récemment confirme ce ralentissement de l’économie chinoise. La baisse des taux que le gouvernement a mis en place cet été a un un effet assez limité sur l’économie du pays. Mais la Chine n’a pas dit son dernier mot. Un des moyens pour s’en sortir? Passer du statut du pays de la main d’oeuvre à celui de consommateur.

R.C


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