C'est un fait établi : les Français boivent moins de bière. La consommation a chuté de 3,5 % l'an dernier, en passant sous la barre fatidique des 20 millions d'hectolitres. C'est la faute au climat. L'été dernier pourri et gâté par la pluie n'incitait pas beaucoup à siroter une petite mousse aux terrasses des cafés.
Les professionnels du secteur, reconnaissant que ce breuvage est en déclin depuis quelques années, sont sous pression. Avec près de 30 litres par an et par habitant, la consommation française est l'une des plus faibles d'Europe, quatre fois inférieure à celle des Allemands. Pour le vin, c'est pareil. Les Hexagonaux boivent moins de la liqueur des Dieux, qui est parfois une horrible piquette, mais boivent mieux.
Chez les jeunes, même si elle reste préoccupante, la consommation d'alcool semble se stabiliser : 11 % des jeunes de 17 ans reconnaissent boire régulièrement. Six sur dix ont déjà été ivres au cours de leur courte vie, l'âge moyen de la première cuite se situant vers 15 ans.
Et la fumette ? Fumer des joints est assez fréquent à 15 ans, puis la progression devient faible. Un jeune de 17 ans sur deux avoue avoir déjà fumé un joint. Un sur dix en a une consommation régulière. Le cannabis aurait supplanté l'alcool.
Seul le tabac connaît un déclin important. L'interdiction de fumer dans les cafés doit avoir eu une certaine incidence. 33 % des jeunes de 17 ans fument encore tous les jours des cigarettes, mais ils étaient 41 % en 2000. Entre 2000 et 2005, l'usage de la cocaïne a triplé et concerne surtout les plus de 18 ans. Les plus forts taux d'expérimentation ou d'usages occasionnels reviennent aux milieux favorisés, économiquement et culturellement, ce qui va de pair en principe.
Si l'âge du premier rapport sexuel a peu évolué pour les filles et les garçons, la consommation d'alcool, de tabac et de drogues douces et dures subit moins de résistances au changement. La génération montante deviendrait-elle tempérante sinon abstinente ?
Pierre Zimmer