Magazine Cinéma
Au prétexte de relire Eurydice et Cher Antoine d'Anouih, Alain Resnais nous invite à célébrer ses acteurs fétiches et à nous plonger à nouveau dans son univers où l'amour et la mort sont omniprésents. Son Testament d'Orphée en quelque sorte.....C'est à la fois grandiose, funèbre, dramatique mais pas triste, car la forme originale retient tout notre attention.
C'est à la fois une polyphonie et une vision en parallèle d' images sur écran projetant la pièce interprétée par une jeune troupe la Compagnie de la Colombe, doublée en live par les comédiens invités qui rejouent leur propre rôle.
L'inventivité de cette mise en scène est un hommage aux acteurs et au texte, chaque mot est sublimé, car il est redit par des comédiens de génération différente. C'est un film qui veut rallier les amoureux du théâtre et ceux du cinéma. Y réussira-t-il car on lui reprochera pour les uns d'abuser de décors numériques et du splitscreen, pour d'autres ce film ne serait qu'une sorte de best off des expérimentations du réalisateur nonagénaire.....Je fais partie des admiratifs tout en reconnaissant que le film peine en deuxième partie à nous transporter totalement. On peut regretter notamment que le couple Pierre Arditi/Sabine Azema finisse par accaparer un peu trop le devant de la scène. J'aurais aimé que Lambert Wilson, plus tragique, plus minimaliste ait un peu plus d'espace.